Alimentation

Manger bio et local : restaurons notre santé

Publié le 18 Décembre 2020
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Le forum réunit 250 personnes chaque année © Département 64

Le mercredi 7 octobre 2020, la huitième édition du forum « Manger bio et local, labels et terroir », organisée par le Département des Pyrénées-Atlantiques, s’est tenue sur le carreau des halles à Bayonne, sous la forme d’une web conférence. L’occasion de fêter les 10 ans d’une démarche et de rappeler l’influence de l’alimentation sur la santé.

Aujourd’hui, ce sont au total 148 établissements (collèges, crèches, EHPAD, communes et foyers pour adultes handicapés) qui ont intégré la démarche « Manger Bio et Local » pour 25 000 convives par jour, avec 36,6% de produits locaux et bio. Autant dire que le Département des Pyrénées-Atlantiques, qui a commencé en 2010 avec 8 collèges et 5% de bio, a été précurseur en la matière. Au-delà de son rôle nourricier, le département a souhaité mettre l’accent cette année sur la question d’une l’alimentation de qualité, génératrice de santé. « Pourquoi manger bio, sain et durable à tous les âges ? » est la question qui a été posée à Denis Lairon, directeur de recherche émérite à l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) de Marseille et spécialiste des relations alimentation-santé et alimentations durables, à l’occasion de cette huitième édition.

Le chercheur a abordé la question des pesticides employés dans l’agriculture conventionnelle, en faisant référence à des études réalisées sur des échantillons qui montrent que tous les Français sont contaminés par des dizaines de résidus de molécules de pesticides… y compris in utero. Il a mis en garde contre le développement de maladies dites « de civilisation », liées à ces contaminations chimiques : Alzheimer, Parkinson, diabète, obésité… insistant sur le consensus scientifique qui ne fait pas de doute sur la nécessité de changement, qu’il s’agisse des systèmes de production alimentaire qui doivent évoluer pour protéger les terres cultivables et le climat, et de nos modes d’alimentation, avec une alimentation durable à prédominance végétale, meilleure pour la santé et l’environnement (l’élevage serait ainsi responsable de 25 à 35 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales). Enfin, Denis Lairon a également évoqué des études faisant le lien entre alimentation bio et diminution des risques de cancer. « Les consommateurs d’aliments bio ont un meilleur profil alimentaire. Ils sont beaucoup moins exposés aux pesticides et ont une probabilité plus faible de développer des maladies. En changeant nos modes d’alimentation, il est possible de contribuer à la prévention de maladies chroniques. »

Jusqu’alors, les études nutritionnelles portaient principalement sur la comparaison entre les régimes carnés et les régimes végétariens. Avec BioNutriNet Santé (études produites après ajustements de nombreux critères dont des critères socio-économiques), le regard s’est également porté du côté des consommateurs de bio, et leurs régimes alimentaires (qui correspond à une caractérisation selon des catégories nutritionnelles d’aliments consommés) et de ses impacts sur la santé et sur l’environnement. Ce sont ces données relativement récentes qui ont amené à introduire dans le dernier Programme National Nutrition Santé une recommandation-incitation à consommer des produits bio : un point important puisque ce n’était pas une dimension prise en compte jusque-là dans les politiques nutritionnelles.

La web conférence (2h12) est disponible ici : mangerbioetlocal.creasud.fr

etude-nutrinet-sante.fr
mangerbioetlocal.creasud.fr

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