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Installations Classées : l’inspection d’une usine landaise

Publié le 15 Mai 2015
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Sophie Delmas, inspectrice à la DREAL et Philippe Cotte, directeur du site

L’usine Egger Panneaux & Décors dans les Landes, tournée vers la fabrication de panneaux à partir de dérivés du bois, est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement, soumise au régime d’autorisation. Derrière le sigle ICPE, on retrouve de grands complexes d’usines ou des installations plus simples, au potentiel polluant ou accidentel. À ce titre, ils font l’objet d’un suivi particulier en fonction de l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’environnement ou sur les tiers. Le site Egger Panneaux & Décors fait l’objet par exemple d’un contrôle annuel par l’inspection des installations classées. Récit d’une inspection avec Philippe Cotte, directeur du site et Sophie Delmas, inspectrice de l’environnement à la DREAL Aquitaine (Unité territoriale des Landes).

A Rion-des-Landes, peu après la sortie du village, des grilles masquent une gigantesque usine de fabrication de panneaux en bois d’où s’échappent des panaches de fumées blanches qui alourdissent le ciel. A l’intérieur, des montagnes de rondins débités, alignés au cordeau, des dunes de copeaux, au loin, un bassin de traitement des eaux. Un paysage incroyable, sans compter la taille des bâtiments et des équipements, hors normes, capables de produire 600000 m3 de panneaux de bois par an, fonctionnant 7 jours sur 7, 24h sur 24 et employant 420 personnes.

Philippe Cotte, directeur du site industriel depuis 14 ans reçoit aujourd’hui Sophie Delmas, inspectrice au sein de la DREAL Aquitaine (voir DREAL Nouvelle-Aquitaine) : « Une inspection d’ICPE est programmée avec l’exploitant, on prévient de notre visite », avant d’ajouter « les installations classée ICPE sont définies par le code de l’environnement. Elles définissent les activités qui peuvent être à l’origine de nuisances ou de dangers pour l’environnement qu’il soit humain ou naturel (milieux aqueux, atmosphériques..). Le régime d’autorisation dont relève Egger Panneaux & Décors concerne les sites qui ont le plus d’impact potentiel davantage que les sites soumis à déclaration ou à enregistrement. Un arrêté préfectoral d’autorisation impose aux exploitants un certain nombre de prescriptions visant à protéger l’environnement (personnes, biens, milieux). Ces prescriptions peuvent donc porter sur les émissions dans l’eau, l’air, sur le bruit, sur la gestion des déchets produits. En Aquitaine, il existe plus de 2400 sites soumis à autorisation. Parmi eux, plus de 240 sont soumis à la directive Européenne IED sur les émissions industrielles imposant la mise en place des meilleures techniques disponibles relatives à la protection de l’environnement  et plus de 80 sites soumis à la directive SEVESO relative aux sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs pour lesquels des mesures de maîtrise des risques sont prescrites.

Prévenir les risques pouvant nuire à l’environnement et à la santé

Chez Egger Panneaux & Décors, la visite durera toute l’après midi. « On inspecte le site sur 2 ou 3 thèmes choisis, qui peuvent être chroniques (émissions de substances dans l’eau, dans l’air, gestion des déchets, nuisances sonores,…) ou accidentels (risque incendie, explosion,….). On vérifie sur site si l’usine est exploitée conformément à la réglementation en vigueur», explique Sophie Delmas. De son côté Philippe Cotte est confiant : « parmi les enjeux atmosphériques, nous avons la cheminée qui rejette tout ce qui est issu du séchage du bois obtenu grâce à des gaz chauds produits à partir d’une chaudière biomasse ; les rejets passent par un électrofiltre en service depuis 2012, qui nous permet de piéger les poussières, avec une concentration inférieure à 10 mg/m3, bien en dessous de la limite réglementaire de 40 mg/m3. Nous sommes parfaitement en conformité. Les eaux de pluie et les eaux de lavage qui étaient rejetées sans être traitées, passent aujourd’hui dans un bassin de rétention, avec une capacité de 27000 m3, qui nous permet de traiter l’eau avant de la rejeter dans le milieu naturel. Il est en service depuis 6 mois maintenant ».  Ces 2 projets ont fait l’objet de multiples échanges avec la DREAL Aquitaine. « Nous avons fait valider par la DREAL nos choix techniques avant de mettre en œuvre les travaux. De manière à être conformes et pour avoir les autorisations, nous travaillons en bonne entente avec la DREAL depuis de nombreuses années » souligne Philippe Cotte. Si les prescriptions d’exploitation ne sont pas respectées « nous pouvons proposer des sanctions administratives et pénales pouvant aller jusqu’à la fermeture du site », précise Sophie Delmas.

La directive IED, relative aux émissions industrielles : www.ineris.fr

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