Le concept dit « One Health » ou « Une Seule Santé » en français, est une approche pluridisciplinaire qui englobe des questions humaines, environnementales et animales dans le but de créer une meilleure santé pour tous. A Limoges, un méta-réseau professionnel de lutte contre l’antibiorésistance baptisé PROMISE qui vise à incarner le concept « One Health » a été lancé en novembre 2021.
Financé dans le cadre du programme prioritaire de recherche antibiorésistance, PROMISE réunit 23 réseaux professionnels et 42 unités de recherche universitaire issus des secteurs humain, animal et environnemental, impliqués dans la lutte contre l’antibiorésistance en France. Il est coordonné depuis Limoges grâce à l’implication de Marie-Cécile PLOY, microbiologiste, responsable de l’unité INSERM 1092 (recherche sur la résistance aux anti-infectieux, antibiotiques et antiviraux) qu’elle dirige, et impliquée dans différents projets de lutte contre l’antibiorésistance.
L’antibiorésistance fait partie des enjeux majeurs auxquels le monde actuel est confronté (maladies infectieuses ré-émergentes, maladies transmissibles, zoonotiques et sauvages). Seule une démarche One Health peut se montrer efficace pour lutter efficacement contre un phénomène aussi complexe que l’antibiorésistance. Il est aujourd’hui crucial que tous les acteurs engagés en santé humaine, animale et santé des écosystèmes environnementaux s’engagent dans une démarche globale pour endiguer ce phénomène qui ne fait que croitre et tue déjà 33 000 personnes par an en Europe.
« L’idée, c’est de ne plus travailler en silo mais de construire des interactions, mettre en commun les données de chacun, travailler ensemble dans une démarche très intégrée, créer une communauté dans les 3 domaines, répondre en commun à des Appels à Projets. La surveillance de l’antibiorésistance dans l’environnement n’est par exemple pas un domaine très développé en France. La structuration d’un nouveau réseau national dédié à l’antibiorésistance dans l’environnement (AMR-Env) qui rassemble 21 unités de recherche et plusieurs réseaux déjà existants fait parti des objectifs de PROMISE. Via AMR-Env, nous allons pouvoir réfléchir à des indicateurs de surveillance communs, aligner les méthodologies d’analyses et d’échantillonnage et mettre au point des protocoles pour relever des données liées à l’antibiorésistance dans l’environnement », détaille Yohann Lacotte, chercheur et chef de projet du réseau PROMISE.
D’autres objectifs ont été définis : la création d’un entrepôt de données rassemblant les données de surveillance issues des trois secteurs pour permettre une meilleure compréhension du risque épidémique. PROMISE servira également d’incubateur pour des réseaux émergents au travers de larges forums de discussion permettant à différentes communautés scientifiques, travaillant dans le domaine de l’antibiorésistance, de se mettre en relation.
Enfin, PROMISE participera à des activités de formation interdisciplinaires et de vulgarisation pour renforcer les pratiques One Health et sensibiliser au problème de l’antibiorésistance. Un diplôme universitaire (DU) « antibiorésistance et One Health » ouvert aux professionnel des 3 santés (humain, animal, environnement) sera lancé en 2023 à l’Université de Limoges.
« PROMISE a obtenu un financement pour 3 ans, cela fonctionne bien. Des gens et des réseaux qui se connaissaient à peine il y a un an travaillent et échangent désormais régulièrement. Nous nous rassemblons physiquement une fois par an pour faire un état des lieux d’avancement et créer du lien entre tous ces acteurs très différents. L’enjeu pour la suite est de pérenniser cette belle initiative au-delà des 3 ans de financement », souligne Yohann Lacotte.
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