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Pêche à pied en bonne santé

Publié le 08 Décembre 2017
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L’ARS réalise une surveillance de la qualité sanitaire de plusieurs sites de pêche à pied de loisir © ARS-DD17

La pêche à pied de loisirs est ouverte à tous. Mais la consommation de coquillages est susceptible de présenter un risque pour la santé : huîtres, coques, moules, palourdes, se comportant comme des intégrateurs de pollution bactérienne. Aussi, l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine surveille la qualité sanitaire des sites de pêche à pied, notamment sur le littoral de Charente-Maritime.

« La pêche à pied, c’est aujourd’hui 320 000 personnes par an sur l’île d’Oléron avec des pics de fréquentation lors des grandes marées » souligne Jean-Baptiste Bonnin, directeur du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Marennes-Oléron, qui, dans sa mission d’éducation à l’environnement, a mis en place un volet pédagogique sur ce loisir de masse. Sur un plan sanitaire, la consommation de coquillages ramassés sur les estrans peut en effet présenter un risque.

« Le coquillage, pour ses besoins physiologiques, filtre certaines quantités d’eau et peut intégrer des contaminants bactériologiques dans sa chair » explique Sophie Pinchon, ingénieur d’études sanitaires à l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, Délégation Départementale de Charente-Maritime. Des gastro-entérites ou encore des maladies infectieuses comme l’hépatite A ou la salmonellose peuvent se développer, dans des cas plus graves. Les sources des contaminations bactériologiques peuvent être liées à des défauts dans les réseaux d’eaux usées (collectifs ou individuels), les réseaux d’eau pluviale, les déjections d’animaux ou des déversements accidentels.

Dans ce contexte, l’ARS Nouvelle-Aquitaine réalise depuis 1996 une surveillance de la qualité sanitaire de plusieurs sites de pêche à pied de loisir. Cette surveillance se matérialise par des prélèvements et des analyses sur des coquillages fouisseurs ou non fouisseurs, afin de prévenir tout risque sanitaire pour le consommateur de coquillages. Pour la pêche professionnelle, ce sont trois réseaux de surveillance qui sont mis en place par l’IFREMER : la surveillance de la contamination microbiologique (REMI), la surveillance de la contamination des phycotoxines (REPHY) et la surveillance de la contamination chimique (ROCCH).

En 2016, 207 analyses ont été réalisées sur 24 points de surveillance, répartis sur 22 communes du littoral, par le Laboratoire d’Analyses Sèvres Atlantique-LASAT (voir QUALYSE). Ces analyses évaluent la présence d’un indicateur bactériologique de contamination fécale (Escherichia Coli) dans la chair liquide des coquillages mais aussi la présence ou non de cadmium dans les coquillages des zones proches de l’estuaire de la Gironde.

Selon les résultats obtenus, chacun de ces points surveillés fait l’objet d’une qualification du niveau de qualité sanitaire. Des messages de recommandation y sont également associés (nécessité de procéder à la cuisson des coquillages, éviter de pêcher après une forte pluviométrie…). La pêche à pied récréative peut être interdite de façon temporaire lorsqu’il est établi que la consommation des coquillages présente un risque sanitaire. L’ARS informe et conseille les administrations de façon à ce que l’autorité compétente puisse prendre les mesures adaptées pour protéger la santé des consommateurs.

www.charente-maritime.gouv.fr/Politiques-publiques/Mer-littoral-et-securite-maritime/Peche-de-loisir
www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/la-peche-pied-recreative-une-activite-ludique-et-traditionnelle-fortement-developpee-notamment-en

 

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