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Peur, culpabilisation, messages anxiogènes : quel(s) usage(s) dans les actions éducatives ?

Publié le 08 Novembre 2013
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Conférence Peur- 11 octobre3

Pour le dernier module de la formation «Santé-environnement, formons-nous !», l’IREPS Aquitaine et GRAINE Aquitaine ont proposé, le 11 octobre 2013 à la Maison Eco-citoyenne de Bordeaux, une conférence sur l’impact des discours anxiogènes pour diffuser des messages en santé-environnement.

La conférence, ouverte à toute personne intéressée par les questions de santé-environnement et d’éducation, a attiré plus de 50 personnes issues de divers réseaux déjà sensibilisés : infirmiers scolaires, animateurs, chargés de mission dans les communes. La question taraude. Jouer sur la peur pour diffuser de l’information : est-ce au final productif ou contre-productif ? Peut-on faire changer de comportement en utilisant ce ressort ? Comment dédramatiser les messages et ne pas faire culpabiliser les publics ? Faut-il présenter les préconisations de manière constructive et se concentrer sur des solutions simples, accessibles, pour éviter le rejet de l’information de la part du grand public ?

Autant d’interrogations auxquelles ont bien voulu répondre Vincent Van Lacken, Directeur de l’IREPS Aquitaine (voir IREPS Nouvelle-Aquitaine) et Dominique Nicolas, Président de l’association CREPAQ, adhérente au réseau GRAINE Aquitaine, et Membre du directoire du réseau déchets de France Nature Environnement. Si Vincent Van Lacken a rappelé les intentions recherchées à travers la peur (attirer l’attention, marquer le message, l’inconfort psychologique, déclencher une motivation…), il a également analysé comment cela peut être ou non pertinent dans le domaine de l’éducation pour la santé à travers des slogans et affiches que nous avons tous en tête, « boire ou conduire, il faut choisir », « les antibiotiques, c’est pas automatique »…   « Il faut poser toutes les conditions (et il y en a beaucoup!) pour que la peur soit potentiellement efficace et ainsi démontrer que, de notre point de vue, ce n’est vraiment pas nécessaire d’y avoir recours, surtout qu’il existe bien d’autres approches. Il faut au contraire construire des relations à long terme, non infantilisantes, avec le public. »

Même leitmotiv pour Dominique Nicolas qui, à travers nombreux exemples sanitaires ou environnementaux (amiante, dioxines, sang contaminé, vache folle, canicule de 2003, nitrates, algues vertes, grippe, aviaire, etc.) a souhaité rappeler que le message d’une écologie du désastre est d’abord un désastre pour l’écologie : elle use d’une rhétorique si terrifiante qu’elle décourage les meilleures volontés. « La vraie peur n’est pas celle qui déconseille d’agir mais celle qui invite à agir. Il faut transformer les messages anxiogènes en messages d’espérance, passer d’une notion de peur mauvaise conseillère à la peur « éclairée ».  La conférence s’est clôturée sur un débat ouvert avec le public, qui a pu se prolonger de manière plus informelle autour d’un buffet.

Plus de 50 personnes étaient présentes à la conférence « Peur, culpabilisation, messages anxiogènes : quel(s) usage(s) dans les actions éducatives ? »

Pour télécharger les 2 présentations faites lors de la conférence : http://aquitaine-santeenvironnement.org

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