Bruit

La prévention auditive s’invite au Conservatoire de Dax pour la troisième année

Publié le 20 Décembre 2013
A+ A-
Action de prévention auditive dans la salle de répétition d’orchestre de Vincent Caup©AuditionSolidarité

« La musique est une discipline intellectuelle mais aussi un engagement physique, qui peut avoir un impact sur la santé. » Pour Vincent Caup, corniste et directeur du Conservatoire de Dax (40), les risques auditifs dans la pratique de la musique sont sérieusement à prendre en compte. En avril 2013, il fait de nouveau appel à AuditionSolidarité pour organiser une semaine de sensibilisation à ses 680 élèves, professeurs et parents. Rencontre.

En quoi l’action d’AuditionSolidarité vous sensibilise-t-elle ?

Il y a 20 ans, on commençait à peine à mettre des panneaux acoustiques en plexiglas pour diminuer les niveaux d’exposition. Les plexiglas étaient placés derrière la tête des bois de l’orchestre afin de les protéger des pavillons des cuivres ainsi que des percussions. Mais les dégâts étaient déjà faits et on n’en parlait pas. Aujourd’hui encore, dans un orchestre de 110 musiciens, il y en a un qui porte des bouchons, ça situe le travail à faire ! Qu’on puisse éduquer dès le plus jeune âge les enfants qui sont exposés au quotidien à ces problèmes-là me semble important. Et cette semaine dédiée à la prévention, avec la conférence, la distribution de bouchons et les mesures d’intensité acoustique permet une prise de conscience des professeurs, des élèves et des parents. Dans notre propre milieu, peu de musiciens ont conscience des dégâts que peut provoquer la musique. C’est un problème dont on parle depuis peu de temps.

Cela fait trois ans que vous reconduisez l’opération, sentez-vous une évolution dans les comportements ?

Bien sûr, il y a des instruments plus faciles, plus dérangeants où la protection semble plus naturelle. Dans les salles de percussions, élèves et professeurs sont équipés. Mais j’ai pu constater et vérifier une évolution positive au niveau de l’écoute musicale. Lors d’un festival à Dax, j’ai surpris des jeunes du conservatoire qui incitaient leurs amis à reculer des enceintes. Des réflexes commencent à venir. C’est avec le temps, en renouvelant les actions de prévention que la prise de conscience ira crescendo.

Et vous, comment continuez-vous ce travail  de prévention tout au long de l’année ?

Depuis 3 ans, systématiquement, j’incite les élèves à se protéger. Le fait d’avoir des bouchons dans les oreilles oblige à se concentrer sur la sensation interne, sur l’écoute des doigtés. Il y a une concentration, une recherche intérieure qui est très intéressante sur le plan pédagogique. Et ce phénomène de perception a pris le dessus sur les protections. C’est curieux et très intéressant à la fois. C’est quelque chose que je mets aujourd’hui en avant.

Les articles suivants peuvent vous intéresser