Bruit

Musique amplifiée : entre plaisir et enjeux de prévention

Publié le 29 Septembre 2017
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Sensibiliser aux risques auditifs tout en donnant une approche positive de la création musicale et du spectacle vivant © GRAINE Aquitaine

Parfois, la Nef se transforme en classe de lycée. Au programme de cette salle de concert d’Angoulême (Charente) : faire prendre conscience aux jeunes de la fragilité de leurs oreilles. Morceaux joués en « live », vidéos, voix off, jeux de mots et interactions avec le public se succèdent dans le spectacle Sonorama. Une heure trente pour faire passer des messages de prévention et lier plaisir de l’écoute et responsabilisation des élèves pour une meilleure gestion de leur audition.

Sonorama, c’est le nom du concert-conférence imaginé et monté en 2014 – et réactualisé depuis – par la Nef-Grand Angoulême, scène de musiques actuelles et le groupe DJ Moule Orchestra. Sur scène et en coulisse, un batteur, un DJ au clavier, un ingénieur son et un animateur vont mener le jeu de manière humoristique pendant 1h30. À travers l’histoire des musiques amplifiées, le groupe aborde l’évolution des technologies, les volumes sonores, le son et le fonctionnement de l’oreille et les conséquences du volume sonore : de l’arrivée de la première guitare électrique, les évolutions techniques, à la multiplication des sources sonores. Grâce à la musique et à l’humour, et en interaction totale avec son public, il échange et le questionne sur son comportement face à l’écoute de la musique.

L’objectif est de montrer aux lycéens l’importance de prendre soin de leurs tympans. « C’est très concret, on parle de niveau sonore, on leur fait écouter un son à 95 décibels (90 étant le seuil de risque). On aborde les problèmes auditifs avec le témoignage d’un musicien qui s’est abîmé les oreilles… Les messages sont simples : Vous aimez sortir ? Ne restez pas à côté des enceintes acoustiques. Vous aimez la musique ? Évitez les longues écoutes au casque et limitez le niveau sonore. On met aussi l’accent sur les durées d’écoute. 90 % des jeunes lèvent la main lorsqu’on demande qui s’endort avec les oreillettes de son MP3 ou de son téléphone dans les oreilles. Ils ne savent pas forcément qu’elles sont beaucoup plus nocives que le casque et mettent en péril leur audition ! » explique Stéphane Mourgues, alias DJ Moule.

L’une des particularités de Sonorama est de ne se produire que dans des salles de musiques actuelles, dans les conditions réelles d’un concert. « On veut les sensibiliser au moment où ils découvrent tout cet univers. » précise Baptiste Desvilles, programmateur de la Nef. Et comme les élèves sont aussi venus pour ça, le concert de DJ Moule Orchestra peut alors commencer, une fois tous les messages délivrés, entraînant les plus téméraires sur la piste de danse ! « L’idée est de sensibiliser aux risques auditifs tout en donnant une approche positive de la création musicale et du spectacle vivant. » souligne Baptiste Desvilles.

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