Bruit

Risques auditifs : les jeunes de l’ex-Limousin ne pourront plus faire la sourde oreille

Publié le 27 Janvier 2017
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Depuis 2 ans, 5000 jeunes ont assisté à ce spectacle en ex-Limousin©Hiéro Limoges

Sifflements, acouphènes, pertes auditives passagères, les études le confirment : un jeune sur deux est concerné par des troubles auditifs. A Limoges, la Fédération Hiéro a imaginé tout un dispositif pédagogique pour sensibiliser la nouvelle génération : concert, exposition, intervention dans les classes, campagne d’affichage… Rencontre avec Jérémy Galliot, chargé de projet à la Fédération Hiero Limoges.

Comment faire pour que la musique ne devienne pas un « loisir » à risque pour les adolescents ?
C’est l’objectif du dispositif pédagogique « Du son pour l’audition », de la Fédération Hiéro de Limoges. Il s’agit de sensibiliser les jeunes au bon usage que l’on doit avoir des sons, particulièrement ceux des musiques amplifiées. Nous intervenons notamment pendant le temps scolaire, auprès des jeunes de 13 à 19 ans, scolarisés dans les établissements de l’ex-Limousin. Nos actions peuvent prendre plusieurs formes : un concert pédagogique proposé dans une salle de concert adaptée aux musiques amplifiées, des interventions en classe et une exposition : « Phonographe.mp3, anatomie des musiques actuelles par l’histoire des lecteurs audio ».

Parlez-nous un peu du spectacle…
D’après les retours, en matière d’appropriation de messages de prévention, c’est l’action emblématique du dispositif qui fonctionne le mieux. C’est la plus ludique et la plus dynamique. Le concert d’une heure quarante vise à expliquer le développement des technologies d’amplification à travers l’histoire de la musique (comment nous sommes passés du blues au hip hop et du vinyle au mp3, par exemple) tout en abordant l’ouïe, les notions d’acoustique et les manières de profiter du son sans pour autant prendre un risque pour son audition. Le spectacle alterne morceaux joués, prise de parole et extraits sonores ou vidéo. Depuis 2 ans, 5000 jeunes ont assisté à ce spectacle en ex-Limousin. Il est réactualisé tous les ans, avec l’aide d’adolescents, de professionnels de santé, d’un acousticien ou de travaux sociologiques sur les cultures juvéniles.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Notre dispositif existe depuis 2 ans déjà et nous avons sensibilisé en direct (spectacle ou intervention en classe) 15% des jeunes du territoire. Mais nous déployons également notre action en dehors du temps scolaire. Notre exposition tourne 6 mois par an au sein de centres d’animation, de médiathèques ou encore dans des communes (musées, événements culturels). Et nous faisons deux campagnes d’affichage chaque année : au mois de novembre, « Mois de la gestion sonore » dans les lieux musicaux et au printemps, dans tous les transports en commun du territoire. C’est la redondance du message qui accentue son impact.

Justement, quels sont ces fameux messages ?
On travaille sur les signaux d’alarmes, les comportements à adopter et les bons réflexes : la notion de pause auditive, c’est-à-dire le temps de récupération nécessaire au système auditif, la compréhension du fonctionnement de l’oreille, sur la prise de conscience de la fragilité de cet organe et la nécessité d’y prêter attention. On peut également distribuer des bouchons d’oreille jetables et permettre aux musiciens et professionnels d’acquérir des protections sur mesure à tarifs négociés.

http://www.lamanet.fr/audition

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