Eaux

Projet R.E.G.A.R.D. : premiers résultats de l’enquête populationnelle sur les micropolluants

Publié le 27 Avril 2017
A+ A-
Les leviers d’actions©REGARD

Les micropolluants, qu’est-ce que c’est ? Quelles activités contribuent à la pollution des milieux aquatiques ? Qui est, selon vous, responsable de la présence de micropolluants dans les milieux aquatiques ? Depuis novembre 2015, plus de 1000 Girondins ont répondu aux 39 items du questionnaire REGARD. Le profil des participants : majoritairement des femmes, avec un niveau d’études supérieur. Voici les premiers résultats de l’enquête, avec Sandrine Gombert-Courvoisier, Maître de Conférences Ecologie – Ecologie Humaine à l’ENSEGID.

Quel est le cadre de cette l’enquête ?

Cette enquête menée sur le territoire de Bordeaux Métropole s’inscrit dans un programme de recherche scientifique nommé REGARD (REduction et Gestion des micropolluAnts sur la métRopole borDelaise), qui a pour objectif la protection et l’amélioration de la qualité de l’eau des milieux naturels. Ce programme a pour ambition de caractériser la pollution en micropolluants de quatre sources d’émission (pluviale, domestique, industrielle et hospitalière) étudiées en parallèle pour proposer des actions de réduction des impacts. Pour caractériser et identifier des leviers d’actions de la source domestique, un « living lab » participatif a été mené à Cap Sciences, un micro trottoir a été proposé dans les rues de Bordeaux et une enquête populationnelle a été menée sur plusieurs mois.

Quels sont les objectifs de cette enquête ?

Il s’agit pour l’ENSEGID (École nationale supérieure en environnement, géoressources et ingénierie du développement durable) de faire un état des lieux des pratiques domestiques du grand public et de ses représentations sur cette problématique. Il s’agit aussi de voir si ces individus font le lien entre leurs pratiques et les impacts qui en découlent en termes de pollution des milieux aquatiques. Nous souhaitons faire émerger des leviers d’action pour réduire ces émissions domestiques. En effet, enclencher une dynamique de changements de comportements ne peut se résumer à l’élaboration de mesures contraignantes. En connaissant mieux les pratiques, on peut mieux cibler les leviers.

Quels sont les premiers éléments qui se dégagent des réponses ?

Globalement, on peut dire que le terme « micropolluants » n’est pas forcément bien identifié, mais on note une suspicion généralisée à l’égard de nombreux produits (cosmétique, bricolage, hygiène…). L’agriculture et l’industrie sont désignées comme majoritairement responsables de cette pollution des milieux aquatiques mais la source domestique est cependant citée. Sur la question de la réduction de la source (« qui peut agir »), on note une répartition égale des scores entre les différents acteurs (agriculteurs, industriels, supermarchés, consommateurs, élus, gestionnaire des eaux). Quant aux leviers pour réduire cette pollution, si la plupart des personnes se disent prêtes à contribuer, elles plébiscitent néanmoins ce qui relève de la réglementation (interdiction ou taxation des produits contenants des substances polluantes) plus que du changement individuel de comportement… On remarquera la spécificité du profil des participants : ce sont majoritairement des femmes, avec un niveau d’études supérieur.

Quelle sera la suite ?

Après un premier bilan présenté fin 2016 aux financeurs du projet (ONEMA/Agence de l’eau), nous mettons en place au printemps 2017 une expérimentation avec des ménages référents pour étudier leurs pratiques et les produits utilisés à domicile. Nous leur proposerons de tester des leviers d’actions, pour étudier l’impact de ces changements de comportement en termes de rejets dans les milieux aquatiques.

www.bordeaux-metropole.fr/Actualites/Projet-REGARD-enquete

www.cap-sciences.net/sites/default/files/kcfinder/files/regard_plaquette_information.pdf

Les articles suivants peuvent vous intéresser