Eaux Pesticides

REPAR : la traque aux pesticides mais pas seulement

Publié le 27 Novembre 2015
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C'est vraiment un réseau complet qui part d'un constat pour résoudre le problème à la source©SIBA

Le réseau d’expertise REseau de surveillance des Pesticides sur le bassin d’Arcachon ou REPAR, animé par Adeline Thevand au sein du Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon, est chargé de surveiller la présence de différentes molécules comme les pesticides dans le Bassin. S’il cherche à mieux connaître les sources de contamination ou les voix d’introduction, il accompagne également des programmes de prévention ou de changement de pratiques, pour en réduire les impacts dans l’environnement et sur la santé humaine.

De renommée internationale, ce réseau d’expertise est aujourd’hui une référence aussi bien au niveau scientifique qu’au niveau de son mode de gestion. Nombre de pays voisins cherchent d’ailleurs à le reproduire. Mis en place il y a tout juste cinq ans en 2010, son originalité tient tout d’abord à l’ensemble de ses partenaires. Il regroupe les institutions clefs dans la surveillance et la gestion de l’environnement : l’Ifremer, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, l’IRSTEA, le ministère de l’Agriculture, l’université de Bordeaux, et depuis l’an passé, se sont ajoutés le Conseil départemental de la Gironde et les membres des S.A.G.E. (Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux) « Leyre et cours d’eau côtiers » et « Lacs Médocains ». Son action ne se limite pas à la simple analyse d’échantillonage (plus de 600 prélèvements en cinq ans), ni à la seule compréhension des effets des pesticides sur l’écosystème aquatique, fragile. « C’est vraiment un réseau complet, global qui part d’un constat pour résoudre le problème à la source. REPAR s’articule autour de cinq actions : quantifier la présence dans les eaux des pesticides, connaître les usages sur le territoire et les bassins versants, comprendre les effets sur l’écosystème aquatique, susciter et accompagner les évolutions et partager les informations », rappelle Adeline Thévand.

Sensibilisation auprès des usagers

« A l’origine du projet, nous avons communiqué progressivement les résultats sur notre site, qui se sont trouvés mal compris, mal interprétés ou encore pointés du doigt, de manière réductrice. La réalité est plus complexe. Nous sommes là pour identifier les utilisations, mettre en œuvre des leviers d’action et faire émerger une prise de conscience des utilisateurs. On réfléchit avec l’ensemble des partenaires », explique Adeline Thévand.

Et l’une des principales actions est en filigrane de toutes ces analyses toxicologiques, sur le terrain. Elle consiste à mobiliser les usagers. « Il s’agit de pouvoir changer durablement les usages. Interdire ou parvenir à l’arrêt d’une molécule ne fait pas tout. Ainsi, on s’est aperçu que l’application l’Irgarol, molécule très répandue et appliquée sur les coques de bateaux à quai pour empêcher les algues de s’accrocher, s’avérait potentiellement toxique pour les organismes marins. Son usage a été considérablement réduit depuis 2010, résultat de la sensibilisation du grand public et des industriels », cite Adeline Thévand. « De même, lorsque nous avons constaté que la plupart des pesticides étaient en grande majorité des herbicides, nous avons travaillé auprès des usagers (agriculteurs, responsables d’espaces verts ou jardiniers amateurs) afin de voir ensemble comment opter pour des solutions durables, alternatives, moins nocives pour l’environnement et la santé humaine. Dans le même temps, le SIBA a lancé l’action Haro sur les phytos !, avec des distributions de larves de coccinelles et de dépliants sur le jardinage naturel à destination des particuliers mais aussi des communes, pour limiter l’emploi des produits phytosanitaires sur les espaces verts. »

www.siba-bassin-arcachon.fr

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