Air intérieur

Bilan positif de l’action expérimentale « Quand le logement rend malade »

Publié le 04 Aout 2017
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La totalité des logements présentent des facteurs d'humidité © CREAQ

La première phase expérimentale de l’action « Quand le logement rend malade », portée par le Centre Régional d’Eco-énergétique d’Aquitaine et le Conseil Médical en Environnement Intérieur du Pavillon de la Mutualité vient de se terminer. Menée en ex-Aquitaine (principalement en Gironde), elle ciblait les ménages cumulant problèmes de santé, potentiellement aggravés par l’état du logement et précarité énergétique. Une action unique en France, bilan avec Nathalie Duviella, du CREAQ.

Qui a été accompagné et quels types de problèmes ont été rencontrés dans les logements ?

Nous avons accompagné 30 ménages qui ont fait l’objet d’une alerte, en termes de précarité énergétique. Ces ménages ont bénéficié d’une intervention du Conseil Médical en Environnement Intérieur (CMEI) de la Mutualité Française Gironde (Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine), puis du Centre Régional d’Eco-énergétique d’Aquitaine (CREAQ) sur les aspects bâti et usages du logement. Ce dispositif permet d’aborder aussi bien la santé des occupants que la qualité du logement. Tous les logements présentaient des problèmes d’humidité, avec une contamination fongique, les causes se combinant pour la plupart (faible performance thermique, problèmes de renouvellement d’air, infiltrations d’eau par le sol, fuites…). Les patients, âgés de 1 à 77 ans, présentaient, entre autre, des pathologies d’asthme, de rhinite.

Quels sont les résultats de cette action ?

Nous avions déjà réalisé des accompagnements auprès de ménages en situation de précarité énergétique. Un même suivi a été mené après nos visites, permettant de comparer nos expériences. Il en ressort que la réalisation de travaux porte plus souvent sur l’axe « santé » sur l’aspect « social/budget » (6 logements ont fait des travaux, 3 sont en phase et 11 en demande de devis). Il semble également que la mobilisation des bailleurs – publics et privés – soit plus conséquente sur cette action. Une importante proportion de bénéficiaires ont été relogés (7 relogements et 9 demandes de relogement en cours) : nos rapports CREAQ et CMEI semblent accélérer le processus. Dernier constat : il est difficile de s’approprier les changements de comportements, pour la moitié des personnes rencontrées. Sur 11 visites de moins de 4 mois, 5 ménages ont modifié leurs pratiques pour prendre en compte les préconisations (exemple : entretien des grilles d’aération, renouvellement de l’air quotidien dans le logement).

Quel a été l’intérêt de mutualiser ces deux approches professionnelles ?

L’intervention du Conseiller Médical en Environnement Intérieur et celle du CREAQ permettent aux médecins de mieux comprendre les problématiques de leurs patients. Une dynamique s’est mise en place avec aujourd’hui 3 intervenants. Pour une prochaine étape, nous pensons acquérir des appareils de mesure pour affiner le diagnostic. De nouveaux partenariats sont à construire pour renforcer la médiation auprès des bailleurs. Pourquoi ne pas mettre en place une commission pluridisciplinaire pour apporter des solutions « sur mesure » aux situations issues des dispositifs de droit commun ?

Quelle va être la suite ?

Le projet a été financé en 2016 par l’ADEME, la Fondation Abbé Pierre, la CARSAT et la DREAL Nouvelle-Aquitaine.  Nous avons été coup de cœur de l’appel à projet national AG2R La Mondiale. Nous envisageons la reconduction de cette action en 2017.

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