Air intérieur

L’air des maisons de retraite trop pollué ? Des pistes pour l’améliorer

Publié le 03 Janvier 2020
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Une formation auprès du personnel soignant © Biodiv’AirSanté

La qualité de l’air dans les maisons de retraite est une question préoccupante. Des ventilations mal utilisées, des fenêtres rarement ouvertes, des normes d’hygiène drastiques pour désinfecter… et des seniors particulièrement vulnérables face à la pollution aérienne. L’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a financé en 2018 un projet d’« action d’amélioration de la qualité de l’air en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes » dans le cadre de l’appel à projet annuel en santé-environnement.

Quels gestes adopter pour une gestion intégrée de la qualité de l’air intérieur dans les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ? L’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a confié ce projet au Comité de développement durable en santé (C2DS), qui anime un réseau professionnel autour du développement durable dans les établissements sanitaires et médico-sociaux. Il est conduit sur le terrain par Biodiv’AirSanté, cabinet de conseil en santé environnementale. En 2018, les personnels soignants et les personnels en charge de l’entretien de cinq établissements girondins (Langon, La Réole, Lacanau, Gradignan et Bordeaux) ont bénéficié chacun de quatre demi-journées de sensibilisation. L’opération a été reconduite en 2019, pour cinq Etablissements Recevant du Public (ERP) ; le Centre de Dialyse de Gradignan est l’un des premiers à participer.

« Nous intervenons sur 4 demi-journées pour sensibiliser l’ensemble des personnels soignants et des personnels en charge de l’entretien. La formation a été construite avec Ragnar Weissmann, Directeur Scientifique de Objectif Santé Environnement et alterne les parties théoriques avec une partie générale sur les sources de pollution, les allergènes et tout ce qui affecte la qualité de l’air intérieur, ainsi que la compréhension des labels avec lecture d’étiquettes, pictogrammes, etc. et un atelier plus participatif sur les solutions pour éviter ces sources, » détaille Bruno Tudal de Biodiv’airsanté. « On cherche à leur donner des clés pour améliorer l’existant, par étapes. Il existe des problématiques spécifiques aux EHPAD, liées aux désinfectants et aux parfums, désodorisants, aux diffuseurs automatiques dans les couloirs, un protocole de désinfection très précis où sont appliquées des normes d’hygiène proches de celles de l’hôpital. »

Ce sont des sujets importants, d’autant que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables face à cette pollution volatile et qu’elles passent l’essentiel de leur temps à l’intérieur, dans des lieux confinés, parfois surchauffés. « Pendant ces demi-journées de sensibilisation, nous donnons des pistes, comme l’utilisation raisonnée des désinfectants, qui sont souvent une source d’émanation de formaldéhyde, un meilleur contrôle de la ventilation et de l’aération (en ouvrant les fenêtres régulièrement), et la prise en compte des émanations possibles dans les normes de construction et d’ameublement. Il ne s’agit pas de tout supprimer mais de réduire progressivement la charge des polluants, en commençant par enlever des risques d’expositions inutiles. »

L’action doit se terminer par une campagne d’affichage sur les bons gestes, adaptée à chaque établissement, que le C2DS mettra à disposition de l’ensemble de son réseau.

www.c2ds.eu
biodivairsante.fr

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