La santé est rarement au premier rang des préoccupations des jeunes. Aussi faut-il innover pour faire passer des messages de prévention. C’est ce qu’a fait la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine avec les ateliers proposés à l’Association Régionale des Missions Locales (ARML). Explications de Magali Chapelle, responsable prévention santé de la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine en Dordogne.
Pourquoi cibler les missions locales ?
Les missions locales épaulent les jeunes de 16 à 25 ans dans leur insertion professionnelle. Par leur maillage territorial, elles jouent un rôle prépondérant dans la réduction des inégalités sociales de santé en les accompagnant dans leur santé et leur quotidien. Soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine, dans le cadre de la mesure 20.1 du Plan Régional Santé Environnement Nouvelle-Aquitaine, la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine propose des actions de sensibilisation sur les thèmes du logement et de la qualité de l’air intérieur. 15 missions locales réparties sur l’ensemble du territoire se sont portées volontaires pour mener cette action expérimentale. Elles sont accompagnées par les responsables prévention de la Mutualité sur cette thématique jusqu’à la mise en place de l’action. Cet engouement tient au caractère innovant des ateliers et au partenariat fort existant depuis plus de 7 ans sur le territoire de l’ancienne Aquitaine, avec notamment la mise en place des ateliers Vitalité portant sur l’estime de soi, l’accès aux droits et à la santé… Notre nouvel atelier « Ma Maison, Mon Environnement Santé » présente un intérêt immédiat pour ces jeunes en âge de prendre des décisions qu’ils garderont pour le reste de leur vie. Certains sont déjà autonomes et vivent parfois dans un logement vétuste avec des revenus faibles. Quant à ceux qui vivent encore chez leurs parents, ils se préparent à l’être. Ces ateliers se veulent avant tout concrets, ludiques et adaptés aux besoins de ce public parfois en grande précarité.
Quel est le déroulé de votre atelier ?
L’atelier se décompose en 3 temps sur une durée totale de 3 heures. Le premier temps permet, avec un jeu de plateau intitulé « Dépollul’air »® et un jeu de photolangage, d’apprendre à repérer les polluants, de s’exprimer et d’expliquer les risques qu’ils peuvent présenter pour notre santé. Le deuxième temps est consacré à la lecture d’étiquettes de produits ménagers, pour développer l’œil critique des jeunes face aux achats de produits et prioriser leurs dépenses et leur consommation. Un troisième temps est consacré à la fabrication de lessive et de crème à récurer naturelles avec du bicarbonate, du savon noir et du vinaigre. Le principe est de partir des habitudes et des environnements familiers des jeunes, de développer leur sens critique et d’échanger autour des pratiques de chacun.
Comment les ateliers sont-ils perçus par les jeunes ?
Les 16-25 ans appartiennent à la « génération environnement ». Ils sont sensibilisés au tri des déchets, au respect de l’environnement mais ne font pas forcément les liens entre environnement et santé. Lorsqu’on les questionne au début, certains nous disent avoir plus de 50 produits différents chez eux ! C’est un public qui a tendance à se laisser happer par la publicité. Les bougies parfumées, les produits différenciés pour chaque pièce de la maison, ceux qui font des miracles… ils ont tout et ne se doutent pas des effets sur la santé. En liant à la fois les arguments environnementaux et les économies qu’ils peuvent faire en modifiant leurs habitudes, le discours a plus d’impact. Cela leur parle davantage. L’atelier est construit pour les aider à prendre conscience et amorcer un changement de comportement. Et cela fonctionne !
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