Air intérieur

Nettoyer sans polluer : le Département de la Dordogne met en place le nettoyage écologique

Publié le 05 Juin 2020
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La sensibilistaion passe par la formation des agents d'entretien © CD 24

Moins cher, plus respectueux de l’environnement et meilleur pour la santé : le nettoyage écologique n’a que des avantages. C’est la conviction du Département de la Dordogne, qui a initié dès 2015 un nettoyage plus naturel dans des locaux destinés aux enfants, avant de le déployer à l’ensemble de ses services et bâtiments. Avec, à l’appui, pour faciliter sa mise en œuvre, un protocole d’harmonisation des pratiques et des modules de formation. Objectif : impliquer au maximum les agents d’entretien et donner du sens à ces nouveaux usages pour qu’ils soient bien maîtrisés.

Tout a commencé en 2015. Le service de Protection maternelle et infantile (PMI) du Conseil départemental de Dordogne-Périgord lance le projet « Vinaigre ». « Le service, dont le personnel est en permanence au contact des enfants, avait entamé depuis un moment une réflexion sur la toxicité des détergents et ses impacts sur la santé », retrace Camille Chotard, chargée de mission Développement Durable au Département de la Dordogne. L’idée était de changer les habitudes de nettoyage en utilisant au maximum des produits naturels. « En matière de santé environnementale, ce n’est pas la dose qui fait le poison, mais l’exposition prolongée à une multitude de polluants présents dans notre environnement quotidien », reprend Camille Chotard. « Nous avons souhaité nous inspirer de l’initiative de la PMI et avons aidé les agents à organiser, en mai 2017, une conférence sur l’environnement intérieur et l’influence des perturbateurs endocriniens sur notre santé ».

Suite à cette conférence, un comité de pilotage s’est constitué pour monter un projet de plus grande envergure : déployer le nettoyage écologique à tous les services et bâtiments gérés par le Département. Première étape : cibler les achats. « Nous avons profité du renouvellement du marché public pour adapter notre cahier des charges et avons identifié 7 sites pilotes pour l’expérimentation ». Après quelques ajustements, un protocole a été diffusé à l’ensemble des sites pour harmoniser les pratiques. Le projet est toujours suivi par un comité de pilotage et un comité technique qui réunissent régulièrement les services concernés et les sites pilotes.

« Mettre en place un nettoyage écologique implique d’associer les techniciennes de surface, et de leur expliquer le pourquoi de la démarche », souligne Stéphane Wagner, responsable de la mission Développement Durable au Département. « La sensibilisation passe par la formation des agents d’entretien ». D’où la mise en place en 2019 d’un module de formation avec le Centre national de formation de la fonction publique territoriale. Une centaine de techniciennes de surface des bâtiments départementaux ont ainsi été formées en 2019. Le module dure deux jours, avec une partie sur la santé environnementale, et une autre plus pratique : comment doser les nettoyants, bien lire une étiquette de produit ou évaluer sa dangerosité pour la santé. L’utilisation de la microfibre est également expliquée en détail.

 
Côté produits, au placard les détergents habituels, dont la fameuse eau de Javel. Place au vinaigre, au bicarbonate de soude, au savon noir et aux produits éco-labélisés et éco-certifiés. « On en a profité pour diminuer le nombre de références, y compris pour le lave-vaisselle ou pour les surfaces des cuisines ». Bilan de l’initiative : un assainissement de l’air dans les locaux, un environnement préservé et des économies réalisées. Un cercle 100 % vertueux.

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