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Syndrome de Diogène : un protocole existe pour traiter l’incurie dans le logement

Publié le 19 Février 2016
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C'est la notion de danger qui est la condition incontournable d'intervention©ARS-DT24

Certains entassent, amassent, récupèrent, collectionnent des objets de tous genres, se laissent parfois envahir par des animaux, ou encore des déchets, au point de rendre leur espace de vie inhabitable, sale et dangereux pour leur santé ou celle de leurs voisins. Que faire face à ces situations d’insalubrité et de risques ? Des modalités d’intervention existent aujourd’hui pour remettre le logement en état mais également accompagner l’habitant. Explication avec Régis Boulanger, ingénieur principal d’études sanitaires à l’Agence Régionale de Santé Aquitaine, délégation territoriale de la Dordogne.

Risques d’incendies, prolifération d’insectes, de rongeurs, risques électriques ou problèmes de ventilation sont les dangers qui guettent ces personnes occupant leur logement de façon inadaptée. On parle alors d’incurie dans le logement et du syndrome de Diogène, une curiosité clinique impliquant d’intervenir pour aider la personne, très rarement demandeuse. Ce travail s’inspire d’un protocole impliquant un réseau d’acteurs, mis en place en région Rhône-Alpes pour la prise en charge coordonnée des personnes atteintes du syndrome. « C’est bien la notion de danger pour la personne ou son environnement qui est la condition incontournable d’intervention de notre dispositif. Cela reste une proposition faite auprès d’un individu qui bien souvent ne demande rien. Les cas sont, en général, signalés par des voisins, le maire… Les interventions à engager nécessitent la mobilisation de professionnels de divers métiers et de compétences complémentaires, relevant notamment de l’habitat, de la santé, du social et du juridique » explique Régis Boulanger. La fragilité des personnes ayant ce mode de vie implique qu’elles soient au centre de l’action à conduire et participent autant que possible aux mesures à prendre.

Dans son champ de compétences, l‘Agence Régionale de Santé Aquitaine dispose notamment d’une procédure visant la résorption rapide des désordres constatés dans l’habitat, lorsque ceux-ci constituent un danger pour l’occupant ou le voisinage. Toutefois, si la mise en œuvre de cette procédure peut s’avérer nécessaire, dans certains cas, pour mettre fin à un danger imminent pour la santé, elle peut également provoquer une aggravation du mode d’occupation du logement ou de l’état psychique de l’occupant.

Face à ce constat, le travail qui réunit les acteurs de la lutte contre l’habitat indigne permet de mettre en place un dispositif opérationnel de quelques partenaires pour soutenir les ménages et les acteurs locaux, dans un objectif de réduction des risques et de prévention de la récidive. En Dordogne, une dizaine de cas sont signalés chaque année et traités au long cours.

Guides du pôle national de lutte contre l’habitat indigne : www.gouvernement.fr

www.orspere.fr

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