Pesticides

Ecologue, paysagiste et société linnéenne en renfort à Eysines pour le « zéro phyto »

Publié le 04 Décembre 2015
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L'idée est de considérer le végétal comme un élément utile et non un déchet©Ville d'Eysines

Passer du désherbage à la gestion de l’herbe, des vaporisateurs aux désherbeurs thermiques… La question est simple : comment fait-on pour passer au « zéro phyto » ? Comment bannir les pesticides à l’échelle d’une commune et protéger ainsi la santé de son personnel et l’environnement ? L’aventure a commencé à Eysines. Explications avec Sandra Dartigues, chargée du développement durable à la Mairie d’Eysines.

Quelle a été la première étape de votre démarche ?

D’abord, pour protéger ce qui nous entoure, connaissons-le.  La Mairie d’Eysines a entamé la démarche en 2010 en travaillant avec un écologue pour aborder avec le personnel la question de la biodiversité, les différents types de milieux, de fonctions… Nous avons par exemple un parc, parfaitement tondu, mais aussi des espaces plus sauvages avec des bois… Les agents ont pu découvrir les interactions entre les plantes qu’ils font pousser et celles qui sont là naturellement, les insectes « indésirables » ou pas… Il s’agissait de comprendre de quelle manière on pouvait éviter l’utilisation de certains pesticides, selon les lieux, les usages. Ceci nous a permis d’aboutir à une nouvelle gestion des parcs.

Une démarche à installer dans le temps…

En ce qui concerne les trottoirs, nous avons opté pour une machine à eau chaude avec l’arrêt des désherbants en continuant sur certains endroits avec des anti-germinatifs. Nous avons opté pour une phase de transition, prenant le temps de faire accepter aux riverains le changement. Ne pas désherber reste encore pour l’instant un signe de négligence. Nous avons mis en place quelques opérations de communication et de sensibilisation auprès des habitants (campagnes d’information, signalétique sur les trottoirs, balades urbaines, rucher autour des questions de biodiversité…) qu’il conviendra de renouveler car, nous le savons bien, les mentalités et les comportements mettent du temps à changer.

Comment ce changement de pratique a-t-il été perçu par les agents  d’entretien ?

Ils sont entièrement impliqués dans le processus et prennent part aux réflexions de la municipalité. Ce qui ressort des échanges est qu’ils ont pleinement conscience de l’impact positif sur leur propre santé. Si le travail est alors valorisé, ils sont encore parfois décontenancés. Récemment, un buis a été ravagé par un parasite, détruisant le travail de nombreuses années de taille. Bien sûr, la tentation est toujours grande d’utiliser certains produits. Il s’agit de ne pas fléchir, de trouver un équilibre.

Vous êtes actuellement dans une deuxième phase…

Dans la continuité de la démarche, nous travaillons depuis 2014 avec un paysagiste pour l’entretien des parcs. L’idée ici est de considérer le végétal comme un élément à recycler, réutilisable, utile et non comme un déchet. Par exemple, on utilise le bois mort pour réaliser une barrière esthétique, ou les tontes pour un jardin en permaculture. Et les équipes vont continuer à se former, cette fois-ci avec la société linnéenne sur les plantes et les champignons dans une approche de découverte et de meilleure connaissance du sol, notamment.

www.eysines.fr

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