Pesticides

Une méthode pour accompagner le changement

Publié le 15 Novembre 2019
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Un moment d’écoute qui redonne de l’énergie © Pauline Carasso

Le changement ne se décrète pas. Alors comment envisager et favoriser le changement de pratiques ? Tel était l’objectif de la journée de co-formation à Saint-Fraigne (Charente) en septembre 2019, sur la sensibilisation et l’accompagnement à la réduction des pesticides, auprès de différents publics d’adultes, organisée par le Graine Poitou-Charentes. Explications avec Alexiane Spanu, coordinatrice de l’association.

En quoi consistait cette journée ?

L’idée était de mêler plusieurs types d’acteurs, différents mondes pour échanger sur la thématique des pesticides, s’interroger sur les blocages et les leviers possibles pour accompagner les changements, échanger sur ses pratiques. Nous étions 17 au total, avec des témoins divers, un responsable des services techniques d’une commune, un agriculteur converti à l’agriculture biologique, une formatrice en gestion écologique des espaces verts et fleurissement, une association d’éducation à l’environnement. Certains participants réalisent déjà des accompagnements, d’autres sont en réflexion sur le développement de tels projets. Le lieu choisi pour l’atelier était en cohérence avec notre thématique : les Jardins de l’Isle Nature à Saint-Fraigne en Charente sont cultivés sans pesticides. Nous en avons fait la visite pendant la journée.

Quel était le fil rouge de la journée ?

Nous avons présenté des éléments de compréhension des processus de changement d’après le modèle transthéorique du changement, des psychologues Prochaska, DiClemente et Norcross (1992). Au Graine Poitou-Charentes, nous avions déjà suivi une formation passionnante avec l’Institut de Formation et de Recherche en Education à l’Environnement et la consultante et formatrice Lara Mang-Joubert sur le sujet. De même, cette journée a aidé à identifier des façons d’agir adaptées aux personnes accompagnées, a permis d’informer, d’aider à l’émergence de motivations à changer, de valoriser le chemin parcouru et les changements réalisés… Les échanges sur les pratiques, les ressources pédagogiques et les expériences spécifiques aux pesticides ont été étudiés à la lumière de ce modèle transthéorique.

Quel retour avez-vous eu sur cet atelier ?

En plus du contenu, ce type de journée est un moment d’écoute qui redonne de l’énergie pour continuer le travail amorcé. La thématique des pesticides est complexe : il est important pour les gens qui s’engagent dans l’accompagnement au changement d’avoir des espaces d’entraide. Les témoignages apportés au cours de la journée permettent de bien se rendre compte que les alternatives sont possibles et réelles. Elles deviennent palpables. Cette journée est aussi l’occasion de trouver de nouvelles idées ou des informations pratiques, provenant des participants eux-mêmes et pas uniquement des intervenants. Certains ont découvert les réseaux de développement agricoles alternatifs qui favorisent la non-utilisation de pesticides ou ont pris le contact d’un semencier local pour fleurir les trottoirs. Les Jardins Respectueux et Cycleum Conseil ont parlé de la reconnaissance des plantes sauvages des rues… Car une plante qui a un nom est déjà beaucoup moins indésirable que si elle est anonyme. Et si, en plus, on sème des fleurs, alors on a tout gagné car les habitants des villes et villages sont sensibles à la qualité de leur lieu de vie ! Cette journée a aussi permis d’imaginer des pistes d’actions de sensibilisation en réseau. C’est très positif.

www.grainepc.org/
www.ifree.asso.fr
lesjardinsrespectueux.fr
theses.univ-lyon2.fr/documents/

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