Petite enfance

ARTEMIS : un projet novateur de prévention autour de la reproduction

Publié le 27 Mai 2016
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Réduire les facteurs de risque pour permettre une nouvelle grossesse dans les meilleures conditions©Pixabay

En réponse à une demande de l’Agence Régionale de Santé Aquitaine, dans le cadre de sa stratégie régionale de prévention et promotion de la santé environnementale autour de la petite enfance, un projet novateur a commencé au CHU de Bordeaux : ARTEMIS. Sous le nom de cette déesse grecque de la fertilité se cache un acronyme qui résume ses missions : Aquitaine ReproducTion Enfance Maternité et Impact Santé-environnement. Explication avec Fleur Delva, médecin de santé publique, chargé du projet au CHU de Bordeaux, sous la direction du Pr Patrick Brochard.

Quel est le contexte de ce projet ?

Face à certaines maladies provoquant des troubles de la fertilité (atteintes spermatiques, insuffisance ovarienne précoce) ou certaines anomalies de la grossesse (fausses couches spontanées, prématurité sévère, enfants avec malformations), le clinicien n’a pas toujours d’explications… Ce sont des maladies multifactorielles où de nombreux facteurs génétiques, comportementaux et environnementaux sont susceptibles d’agir. L’exposition à certaines substances chimiques, constitue un type de risque qu’il est important d’explorer puisqu’il pourrait être maîtrisé. Nous allons donc explorer l’environnement privé et professionnel de ces patients pour identifier de potentielles substances nocives et mettre en place des actions pour les supprimer. Il ne s’agit pas d’identifier la cause des anomalies constatées, mais bien de réduire les facteurs de risque pour permettre une nouvelle grossesse dans les meilleures conditions. C’est un projet de prévention, et non de recherche.

Quelles sont les différentes étapes du projet ?

C’est un projet prévu sur 3 ans. Nous avons commencé le 1er octobre 2015. Pour l’instant, nous faisons le point sur la littérature existante sur l’impact sanitaire des contaminants de l’environnement, comme les perturbateurs endocriniens. Cela va permettre de préciser le cadrage du futur questionnaire que l’on va soumettre aux patients. Nous rencontrons le réseau de chercheurs qui travaillent sur ces thématiques santé-environnement et nous sommes en phase de recrutement de l’équipe : une infirmière pour élaborer le questionnaire, un ingénieur en santé-environnement et un médecin pour analyser les résultats, et approfondir ou non l’évaluation. L’enquête dédiée doit être opérationnelle en septembre 2016.

Quelles personnes sont concernées ?

Cela représente potentiellement plus de 1000 personnes interrogées, uniquement sur la Gironde. C’est un projet novateur qui sera évalué au terme de la première année, afin de décider si notre action apporte un bénéfice et doit ou non continuer.

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