Petite enfance

Une troisième chambre pédagogique en région à la maternité de Limoges

Publié le 13 Mars 2020
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La chambre est fonctionnelle depuis juillet 2019 © CHU Limoges

Après Angoulême et Guéret, Limoges est la troisième maternité de Nouvelle-Aquitaine à proposer une chambre pédagogique. Fonctionnelle depuis juillet 2019, celle-ci a été intégrée aux ateliers Nesting déjà en place. Un élément de plus dans l’engagement de cette maternité à distiller une culture en santé environnementale, à la fois au sein des équipes et pour les futurs parents. Explication avec Anne Le Pichoux et Sarah Wehbe, sages-femmes coordinatrices à la maternité du CHU de Limoges.

Quel est le contexte de ce projet ?

Anne Le Pichoux : La maternité du CHU de Limoges accueille 2500 bébés par an. Lorsque l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a sollicité les maternités dans le cadre de la stratégie régionale de promotion de la santé environnementale autour de la petite enfance, dont l’objectif est de réduire les expositions des femmes enceintes et jeunes enfants aux substances chimiques, nous nous sommes engagés dans un processus d’acculturation à la santé environnementale, avec l’accompagnement de l’agence Primum Non nocere. L’exposition chronique aux polluants chimiques pendant une période de vulnérabilité comme la grossesse ou pour un nouveau-né a des impacts sur la santé ; il nous paraissait important d’engager cette démarche de formation et d’information. Au sein de l’équipe, 7 professionnels (5 sages-femmes et 2 auxiliaires de puériculture) ont suivi une formation spécifique et ont obtenu un certificat pour être animateur d’ateliers Nesting. En parallèle, les équipes de la maternité ont pu bénéficier d’une sensibilisation par ces ateliers pratiques. Au total, une cinquantaine de professionnels sont sensibilisés à la démarche. Nous avons déjà mis de nombreuses actions en route, comme la désinfection à la vapeur de l’espace bébé, la simplification des produits cosmétiques, l’affichage d’étiquettes sur les berceaux pour limiter l’exposition des nouveau-nés aux ondes des téléphones portables. Nous allons poursuivre en changeant notre marché de couches (ce qui reste compliqué car aucun fournisseur de couches jetables dites « écologiques » n’a répondu au marché public de la Nouvelle-Aquitaine à ce jour) et tester le nettoyage des sols à l’eau. Nous sommes également engagés dans l’obtention de labels.

Quels sont les atouts d’une chambre pédagogique ?

Sarah Wehbe : Elle permet de dynamiser le rythme soutenu des ateliers Nesting. On change de pièce et on échange, c’est concret. La pièce a été imaginée à la manière d’une chambre des erreurs, ce qui permet de réfléchir aux bonnes questions. Nous avons recréé l’environnement d’une véritable chambre d’enfant mettant ainsi en pratique les bons gestes à reproduire au domicile, avec des produits à éviter pour une meilleure appropriation des labels. La chambre a été entièrement rénovée avec des matériaux choisis selon un cahier des charges remplissant les enjeux de santé et d’environnement : peintures A+ à faible émission de composés organiques volatils, colles sans formaldéhydes, sols à base de farine de bois… Une fresque murale a été réalisée avec des peintures naturelles, peu polluantes et respectueuses de l’environnement. Les jeunes parents mettent beaucoup d’argent dans la rénovation d’une chambre, cela permet de montrer que l’on peut faire des choses belles avec sobriété et s’interroger sur l’essentiel pour le bébé. Les parents ne saisissent pas forcément l’étendue des sollicitations inutiles liées à la consommation infantile, c’est un véritable phénomène de société. Ils sont aujourd’hui une cible privilégiée des spécialistes du marketing.

Quel public recevez-vous ?

Sarah Wehbe :  Les futurs parents, bien sûr mais nous ne nous limitons pas aux femmes enceintes et nous avons élargi les inscriptions : des grands parents peuvent y assister, les patientes qui ont déjà accouché… Nous accueillons une dizaine de personnes par atelier. La chambre servira également de support pour former les étudiantes sages-femmes de 3ème année ainsi qu’au déploiement de cette acculturation à l’ensemble du personnel du CHU. C’est un travail de longue haleine mais qui permet de fédérer une équipe autour d’un projet commun.

www.chu-limoges.fr

primum-non-nocere.fr

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