Risques émergents

Limoges déploie sa chasse aux perturbateurs endocriniens dans les crèches

Publié le 23 Novembre 2018
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En 2016, la Ville de Limoges s’est engagée dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens et a choisi de l’expérimenter dans une crèche pilote. Elle a mis progressivement en place des actions pour réduire l’exposition des tout petits à ces substances indésirables, présentes dans les objets du quotidien (jouets, supports d’activités, cosmétiques, entretien, etc.). Deux ans après, la ville déploie son action sur l’ensemble de ses 10 crèches municipales.

« La démarche innovante a été lancée en 2016 par la Ville de Limoges dans le cadre de la charte Ville Santé Citoyenne, en partenariat avec le Centre Hospitalier Universitaire de Limoges, l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine et la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine. Un diagnostic réalisé par les expertes en santé-environnement Anne Lafourcade (Agence Alicse) et Olga Diarté (Agence ODE) a permis d’identifier les perturbateurs endocriniens présents dans la crèche Joliot Curie. Un plan d’action a alors été décliné en 5 grandes thématiques, composé de plusieurs mesures, » explique Elisabeth Digbeu-Labbe, chargée de mission promotion de la santé au sein de la Ville de Limoges.

Nettoyer sans polluer, acheter exigeant, mieux respirer, jouer tout simplement, mieux dans son assiette : au-delà de ces 5 axes d’amélioration identifiés, ce sont de multiples changements à la fois pratiques mais aussi techniques qui sont visés. « Nous pouvons agir rapidement, comme sur les pratiques d’aération, mais certaines mesures peuvent prendre plus de temps. Par exemple, pour l’axe « Nettoyer sans polluer », un nouveau plan de nettoyage a dû être rédigé, les agents ont été formés à de nouvelles procédures, de nouvelles pratiques autour du change, de nouveaux produits détergents et de nouvelles pratiques de nettoyage. C’est un travail de longue haleine mais les préconisations donnent des résultats car la consommation de produits a été réduite de 10% » souligne Elisabeth Digbeu-Labbe. Les difficultés rencontrées concernent les achats qui ont été une priorité. La Ville a donc répondu à l’Appel à Manifestation d’Intérêt pour mieux intégrer les enjeux de santé environnementale dans les achats. « L’Association Aquitaine des Achats Publics Responsables-3AR nous aide dans la rédaction du marché des fournitures de couches et de produits d’hygiène en crèche. Nous avons travaillé également sur le changement de produits de nettoyage et le matériel de restauration en renouvelant progressivement la vaisselle usée en plastique et en généralisant l’usage du biberon en verre. »

La démarche est complétée par l’implication, l’information et la formation de l’ensemble du personnel municipal. Les familles également ont été conviées à une conférence et des ateliers de sensibilisation pour pouvoir faire des choix éclairés lors de leurs achats et leurs pratiques.  « Si ces nouveaux protocoles vont être progressivement étendus à tous les établissements municipaux accueillant de jeunes enfants, en 2018, la communication fera partie des priorités. Ainsi la Ville de Limoges et les cosignataires du Contrat local de Santé vont proposer, en partenariat avec l’association Réseau Environnement Santé et la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine, une exposition et des temps de sensibilisation sur les perturbateurs endocriniens. » La Ville de Limoges s’apprête d’ailleurs à signer la charte « territoire sans P.E. » à Paris.

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