Risques émergents

Trois chercheuses, un débat et des mélanges qui dérangent

Publié le 07 Mai 2021
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Un extrait de la rencontre en visio © Univ. Bx

Les Rencards du Savoir sont des cafés-débats à destination du grand public, organisés par l’Université de Bordeaux, qui proposent de questionner la relation sciences-société en croisant les regards de chercheurs issus de différentes disciplines. En format numérique depuis le confinement de mars 2020, le débat d’1h30 environ de février 2021 « Perturbateurs endocriniens, des mélanges qui dérangent », qui a rassemblé trois chercheuses, est en ligne sur YouTube.

« Objets du quotidien, fruits et légumes, ustensiles de cuisine, cosmétiques, plastiques, vêtement de pluie… Le point commun de cette liste ? On peut y trouver des perturbateurs endocriniens ; en clair, des substances qui altèrent les fonctions du système hormonal. Ces molécules s’invitent aujourd’hui de plus en plus dans l’actualité. On s’interroge sur les liens de sévérité COVID 19 et perturbateurs endocriniens, sur les effets du chlordécone (identifié comme un organochloré) massivement utilisé dans les bananeries des Antilles, sur la présence de composés perfluorés dans l’organisme des oiseaux de l’île de Ré, notamment le goéland marin qui connaît aujourd’hui des problèmes de fertilité… qu’est-ce que l’on sait de ces perturbateurs endocriniens, des impacts sur la santé, où en est la recherche, quelles sont les mesures prises pour lutter contre ? »

C’est ainsi que Yoann Frontout, journaliste et animateur des Rencards du Savoir proposés par l’Université de Bordeaux, a lancé le débat : Catherine Bennetau-Pelissero, enseignante chercheuse en nutrition-santé et sciences animales, laboratoire ARNA, Inserm qui travaille notamment sur l’esturgeon ; Hélène Budzinski, directrice de recherche laboratoire EPOC, LabEx COTE ; Fleur Delva, médecin de santé publique et épidémiologiste CHU de Bordeaux, ISPED.

Les chercheuses sont revenues sur l’historique des perturbateurs endocriniens, les premières suspicions, sur les principaux objets de la recherche, la notion de « preuve de concept », les cas typiques et sur les questions encore en suspens. A quel degré les humains sont-ils exposés, combien de temps ces produits persistent-ils dans l’organisme, quid de l’effet cocktail, quelles sont les relations entre les perturbateurs endocriniens et le système nerveux ?

Particulièrement attentif à la fluidité et à la compréhension du débat, Yoann Frontout n’a pas hésité à éclaircir les échanges en revenant sur des définitions claires du vocabulaire utilisé comme la chimie verte, les polluants organiques persistants (POP), bioaccumulation… Il ne s’agit pas d’un exposé de chercheur mais bel et bien d’un débat où il est possible pour le public d’intervenir grâce au « chat » en direct. Les échanges se sont terminés sur le principe de précaution et sur les leviers d’actions.

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Le livret : Les Rencards du savoir

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