Risques émergents

Une oeuvre sonore sur le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques

Publié le 29 Mars 2019
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Le documentaire sonore dure 50 minutes © CompagnieTranslation

Wi-fi, téléphones mobiles, objets connectés : s’il existe aujourd’hui peu de connaissances scientifiques sur l’hypersensibilité aux ondes magnétiques, certaines personnes en souffrent beaucoup au quotidien et ne parviennent plus à habiter le monde. Comment survivre avec cette intolérance ? C’est le sujet du documentaire sonore de Laure Carrier et Denis Cointe, de la compagnie Translation de Bordeaux, basé sur trois témoignages.

« Ce projet est né d’une rencontre avec Jean-Yves Cendrey, lui-même électrosensible, autour de son roman SCHPROUM, roman avorté et récit de mon mal et du désir de créer une performance à l’occasion de la manifestation de L’Escale du livre à Bordeaux, en avril 2014. A l’issue, nous avons souhaité réaliser un document radiophonique, intitulé Panique cellulaire et diffusé pour la première fois en novembre 2015 sur les ondes de la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF) dans l’émission de Pascale Tison Par Ouï-dire », explique Laure Carrier, réalisatrice sonore de la Compagnie Translation.

On y entend les voix d’Elisabeth, Odile et Hélène, qui racontent leurs symptômes : migraines, acouphènes, insomnies, vertiges, fatigue inexpliquée, troubles visuels et de l’audition ; les tableaux « cliniques » différent d’une personne à l’autre. « Chacune a développé une intolérance plus ou moins sévère aux champs électromagnétiques au point de devoir aménager son logement ou de s’isoler. L’une vit dans une caravane coupée du monde en Charente-Maritime, l’autre s’est aménagé un refuge dans un appartement parisien, fonctionnant comme une cage de Faraday, espace blindé avec des peintures spéciales et ne sort que protégée avec un voile sur la tête. Elles racontent leur vie sociale perturbée, leur solitude, leur marginalité, le scepticisme parfois de ceux qui pensent qu’il s’agit d’une maladie imaginaire… » détaille Laure Carrier. Panique cellulaire dure 50 minutes et donne à entendre le récit de vies bouleversées par cette pollution invisible et des solutions que chacun essaie de trouver à ses maux. Il peut être écouté sur ce lien mais il peut également être présenté dans tout lieu disposant d’un dispositif de sonorisation, auditorium, salle de cinéma, de spectacle….

« Le syndrôme d’intolérance aux champs électromagnétiques ou SICEM » comme l’a nommé le Pr Dominique Belpomme, professeur en cancérologie engagé dans un travail de recherche visant à démontrer biologiquement l’existence de ce mal, n’est pas encore expliqué. Les recherches continuent et les ministères de la Transition écologique et des solidarités et de la Santé ont lancé en mars 2017 une campagne de prévention pour réduire les expositions aux ondes émises par les téléphones mobiles.

De même, le Plan Régional Santé Environnement Nouvelle-Aquitaine s’est emparé de cette question. L’action 7 prévoit deux mesures pour accompagner l’évolution des comportements et des pratiques en matière de réduction des expositions aux ondes électromagnétiques : intégrer les sources d’émissions d’ondes électromagnétiques et quelques bonnes pratiques dans un document d’information grand public et intégrer les sources d’émissions d’ondes électromagnétiques dans la formation des professionnels de la femme enceinte et du petit enfant.

www.compagnietranslation.fr
https://soundcloud.com
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/telephone-mobile-bons-comportements
www.nouvelle-aquitaine.prse.fr/IMG/pdf/fa_7.pdf

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