Risques émergents

Comment lutter contre le moustique tigre ?

Publié le 21 Décembre 2018
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Il s'agit d'éviter sa prolifération © GRAINE Aquitaine

Désormais implanté dans 42 départements, le moustique tigre devient l’affaire de tous. Sa chasse est lancée pour éviter sa prolifération, en court-circuitant son cycle de reproduction. L’association L’Auringleta propose au sein de son jardin pédagogique situé à Fargues en Gironde, des ateliers gratuits aux habitants, à la fois pratiques et théoriques, pour mieux connaître l’insecte et sensibiliser sur les bons gestes de prévention à adopter.

Depuis 2004, la présence du moustique tigre, originaire d’Asie, préoccupe. Vecteur potentiel d’importantes maladies comme zika, la dengue ou le chikungunya, il s’étend chaque année un peu plus sur l’ensemble du territoire français. L’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a sollicité, par un appel à projet, les associations pour sensibiliser les habitants sur les gestes préventifs à adopter. Comment limiter la présence de cet indésirable plus petit qu’une pièce de 1 centime, arrivé en France dans des bambous ou encore des pneus ? L’association L’Auringleta a mis en place des ateliers de 2 heures sur son territoire d’action, dans le Sud Gironde.

Tout commence par un vrai/faux et par l’observation de spécimens mis sous verre pour connaître morphologie, cycle de vie et risques vectoriels. Rayé de noir et de blanc, de petite taille, volant bas, piquant le jour, prenant pour gîtes larvaires les petits contenants, casanier, restant dans un rayon de 150 mètres autour de son nid d’éclosion, il est doté d’une durée de vie d’un mois, prenant le temps de pondre 5 fois 150 œufs, qui mettent 7 jours en moyenne à éclore avant de s’envoler vers nos épidermes ! Voilà le portrait de l’ennemi. « Le moustique tigre, très résistant, s’est adapté au froid et les œufs rentrent en diapause pendant l’hiver » précise Diane Kling, éducatrice à l’environnement à L’Auringleta. Pour faire connaître ses habitudes, Diane promène ensuite les participants au jardin qui doivent repérer les 10 erreurs à ne pas commettre si l’on veut diminuer sa prolifération. L’occasion pour les participants de découvrir que de très nombreux endroits, parfois insoupçonnés, peuvent être propices à la ponte.

Puis retour à la discussion pour résumer les solutions qui peuvent freiner son expansion. Verdict : se méfier de l’eau qui dort ! Il est conseillé de vider régulièrement les coupelles des pots de fleurs ou d’y mettre du sable. « Pensez aux cendriers, jouets, pneus, bâches, pluviomètres, rebords de poubelle… N’oubliez pas non plus de vider et de retourner les seaux, les brouettes et l’ensemble du matériel de jardin. Couvrez les récupérateurs d’eau. Si vous avez un bassin, pensez à y plonger quelques poissons, qui mangeront les larves des moustiques. Pour les soirées dans le jardin, bougies à la citronnelle ou au thym, bracelets anti-moustique et application smartphone qui émet des ultrasons seront bien inutiles, le moustique tigre n’y réagira pas. En revanche, un ventilateur placé au sol ou tout simplement une moustiquaire peuvent être efficaces pour le faire fuir, qu’ils soient tigres ou non. » Conseils, mesures de prévention, les participants repartent avec une liste des bons gestes pour ne rien oublier. « Pour moi, le premier changement, ce sera le fait de communiquer auprès des miens et de mes amis tout ce que j’ai entendu aujourd’hui. Il faut vraiment qu’on s’y mette tous si l’on veut être efficaces ! » confie Astrid. Les ateliers ont accueilli 41 personnes et doivent reprendre au printemps 2019.

auringleta.free.fr

 

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