Alimentation Pesticides

Le contrôle de la filière fruits et légumes

Publié le 14 Février 2014
A+ A-
Pesticides fruits et légumes DIRECCTE

En Aquitaine, l’importance du secteur fruits et légumes mobilise tout un réseau. Piloté par le Pôle C de la DIRECCTE Aquitaine et constitué des fonctionnaires de la DGCCRF dans les 5 directions départementales chargées de la protection des populations [DD(CS)PP], il exerce un contrôle attentif de la qualité tout au long de la filière. Egalement impliqué dans le PRSE2, le Pôle C a conduit une étude pour renforcer la connaissance de la présence de pesticides sur les fruits et légumes en Aquitaine. Explications avec Pierre Veit, Directeur régional adjoint et chef du Pôle C.

« Les enquêteurs de la DGCCRF en Aquitaine réalisent un programme de surveillance et de contrôle sur deux aspects : une vigilance relative aux limites maximales admissibles pour certains contaminants (métaux lourds comme le plomb, le mercure, le brome) et le respect des LMR (limites maximales de résidus de pesticides) fixées par les textes européens. En effet, la mise sur le marché d’un pesticide est systématiquement subordonnée à une autorisation officielle préalable assortie de conditions d’utilisation délivrée par la DGAL, en s’appuyant sur l’avis de comités d’experts : selon les bonnes pratiques agricoles et la lutte contre les ennemis des végétaux en cause, un pesticide peut ainsi être utilisé pour traiter tel fruit, tel légume ou telle céréale alors que son usage est interdit pour les autres. Nous vérifions la bonne pratique d’usage des pesticides », explique Pierre Veit, chef du Pôle C de la DIRECCTE Aquitaine (voir DIRECCTE Nouvelle-Aquitaine).

Les plans de surveillance visent à donner une image de la situation par rapport aux pesticides et aux LMR des végétaux mis sur le marché par un plan de prélèvements effectués de manière aléatoire. Quant aux plans de contrôle consistent à cibler les prélèvements sur des denrées « sensibles » par rapport à la problématique des résidus de pesticides ou provenant d’opérateurs pour lesquels les résultats antérieurs ont révélé des non conformités ou pour lesquels il existe de fortes suspicions. « Ces vérifications sont effectuées tant sur les fruits et légumes cultivés et commercialisés en France que sur les produits en provenance des autres états de l’Union européenne ou importés. L’Aquitaine est une importante voie de passage, notamment de produits du Maroc. Haricots, fraises, menthe sont des produits que nous surveillons de près. » Les prélèvements effectués en 2012 par la DGCCRF ont conduit à l’analyse de 5410 échantillons de produits d’origine végétale mis sur le marché français dont 44% dans le cadre de contrôles ciblés. « Il faut souligner qu’un dépassement ponctuel de la teneur maximale autorisée en résidus de pesticides (LMR)  ne saurait être interprété comme présentant nécessairement un danger pour la santé du consommateur. En effet, une importante marge de sécurité est associée à la définition de cette valeur limite ». En Aquitaine, il n’y a eu aucun dépassement de LMR entraînant une non conformité en 2012.

Il faut laver et éplucher ses légumes

Dans le cadre du PRSE2, une étude pilotée par le Pôle C a été menée concernant le niveau de présence de résidus de pesticides sur les fruits et légumes produits et commercialisés en Aquitaine. « Nous avons mis en place un programme de surveillance sur 3 fruits – fraise pomme et prune – et trois légumes – carotte, pomme de terre et poireau – avec un total de 97 prélèvements, analysés par le Service Commun des Laboratoires (SCL) de Bordeaux-Pessac. L’idée était de connaître le niveau de présence des résidus de pesticides par rapport aux résultats au niveau national et l’influence du mode de préparation ménagère (lavage, épluchage selon les végétaux). L’étude est quasiment terminée et les résultats font actuellement l’objet d’une analyse. On observe déjà qu’effectivement le lavage ou l’épluchage a une influence sur la teneur en matière active des fruits et légumes analysés. Si le Plan National Nutrition Santé (PNNS) encourage la consommation de 5 fruits et légumes par jour, ce que l’on peut dire aujourd’hui, c’est qu’il serait bon de l’accompagner du bon geste : éplucher ou laver ses fruits et légumes… »

www.anses.fr

Les articles suivants peuvent vous intéresser