Sols, nature, jardins

Le CPIE des Pays Creusois se mobilise pour la prévention des tiques

Publié le 09 Avril 2021
A+ A-
Le stand d’information © CPIE 23

S’il n’existe pas de protection idéale contre les tiques, ces petits acariens qui se nourrissent de sang et peuvent transmettre la maladie de Lyme, on peut toutefois prendre des mesures préventives pour limiter les risques. A travers différents types d’interventions, le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement des Pays Creusois a choisi de favoriser la mobilisation citoyenne et la formation de relais de prévention. Rencontre avec Amélie Bodin, chargée de mission au sein de l’association.

Dans quel contexte ce projet est-il né ?
Le Plan Santé+23 adopté par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine pour la Creuse a inscrit dans ses priorités le développement de la prévention, notamment de la maladie de Lyme. Le nombre de cas recensés de cette maladie est particulièrement élevé dans l’ex-Limousin (de l’ordre de 600 cas pour 100 000, pour une moyenne nationale de 80 cas pour 100 000). Un groupe de travail* a été constitué, pour sensibiliser aux problématiques liées aux tiques et déterminer quels types d’actions conjointes ou complémentaires pouvaient être menées sur le département. Il n’existait pas, à notre connaissance, d’actions d’informations au contact direct des citoyens. Nous avons imaginé un programme d’information du public creusois sur les tiques et les maladies associées et harmonisé la formation des relais de prévention pour construire un discours local cohérent et partagé.

Quels types d’actions avez-vous proposées ?
Nous avons mis en place trois types d’actions : un stand d’information avec l’exposition itinérante L’Info Tiques, (créée par l’ARS et l’URCPIE Auvergne-Rhône-Alpes) que l’on anime lors de manifestations locales. Nous présentons le mode de vie des tiques, les enjeux sanitaires, les gestes simples pour limiter au maximum les risques de piqûre, et la conduite à tenir en cas de morsure. Nous avons également mis en place un maraudage pour aller au devant des publics non captifs, par exemple dans les forêts où les promeneurs ont l’habitude de randonner. Enfin, nous proposons une conférence Découvrir l’écologie des tiques et s’en prémunir dont le contenu a été validé par l’INRAE et le réseau du programme CiTIQUE, dont le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement des Pays Creusois est un relais, en incitant les citoyens à la collecte de tiques piqueuses.

Quels sont les publics que vous sensibilisez ?
En 2020, malgré les contraintes sanitaires, nous avons pu sensibiliser pendant l’été 24 enfants du centre de loisirs d’Auzances grâce au stand puis à une mise en situation en extérieur. Postés à l’entrée du Parc Aventure de Chabrières, sur la commune de Sainte-Feyre, nous avons pu échanger avec 230 personnes, adeptes des sports de pleine nature. Nous étions présents sur des événements organisés par le club sportif du Paddle Vassivière Club, la Foire bio Colchique à Guéret, le marché de printemps de Champagnat, pour un total de 120 personnes sensibilisées. Nous avons pu maintenir une conférence auprès de 7 salariés de deux associations naturalistes limousines, la Ligue pour la Protection des Oiseaux du Limousin et le Groupement Mammalogique et Herpétologique du Limousin. L’objectif est de travailler avec un maximum d’acteurs. Ces actions sont financées en partie par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine.

Quels sont les retours sur ces actions et les perspectives ?
La tique est un sujet qui intrigue, questionne, tant les Creusois que les touristes. Ce que nous avons baptisé la Chek-tique est un principe qui fonctionne bien tant auprès des grands que des enfants. C’est un geste de prévention simple qui permet de limiter la durée d’exposition en cas de morsure.  Il suffit de vérifier les endroits les plus chauds de notre corps après chaque promenade pour trouver les tiques éventuelles. Plus la tique reste, plus elle diffuse de bactéries qui se propagent. Cette année, nous avons identifié de nouvelles structures de notre territoire à sensibiliser, comme la fédération de chasse, d’autres associations de marcheurs ou encore le conservatoire botanique.

* Groupe de travail : Agence Régionale de Santé, Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, Office national des forêts, Office national de la chasse et de la faune sauvage, Mutuelle Sociale Agricole, Union Départementale des Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative

cpiepayscreusois.com

Les articles suivants peuvent vous intéresser