Sols, nature, jardins

Le diagnostic végétal au service des collectivités : enjeux et formation

Publié le 31 Juillet 2015
A+ A-
Thierry Ruet, responsable du secteur diagnostic au LDA33

Des feuilles de buis qui se recroquevillent, des petites bestioles inconnues sous l’écorce d’un arbre, quelques champignons qui se développent bien à l’abri d’une chambre humide, choyés et même priés de bien grandir, pour les identifier plus rapidement : c’est ce que l’on trouve dans le secteur végétal du Laboratoire Départemental d’Analyses (LDA33). Peu connu, le laboratoire va bientôt proposer aux collectivités des formations en diagnostic végétal, dans l’objectif de les aider à mettre en œuvre une méthodologie pour adapter voir supprimer leurs traitements et réduire ainsi les produits phytosanitaires. Rencontre avec Thierry Ruet, responsable du secteur diagnostic.

Quel est l’historique du laboratoire ?

Suite à une restructuration du réseau des laboratoires, le Département de la Gironde a repris les activités en 2007 du laboratoire national de protection des végétaux basé à Villenave d’Ornon sur le site de l’INRA. Désormais baptisé Laboratoire Départemental d’Analyses de la Gironde – LDA33, il a maintenu ses activités de détection et de diagnostic général des maladies des végétaux. C’est une unité assez unique, nous sommes un des rares laboratoires français à réaliser des diagnostics végétaux.

Quelles sont vos activités ?

Nous avons un secteur dédié à la détection des maladies des végétaux (champignons, virus, …) sur les arbres fruitiers, vigne, fraises, tomates,… dans le cadre des analyses réglementaires obligatoires, avec environ 10 000 analyses par an, sans compter une surveillance particulière pour la flavescence dorée de la vigne et sur le nématode du pin. Nous assurons également entre 600 à 900 prestations de diagnostic par an (essentiellement en mycologie). Les cultures concernées par ces analyses concernent principalement l’arboriculture fruitière, les cultures ornementales et espaces verts, la fraisiculture, la vigne, les cultures légumières et autres ex. conifères).

Qui peut venir vous consulter ?

Ces deux secteurs très complémentaires ont pour vocation de répondre au mieux aux besoins de nos interlocuteurs : Services de l’Etat (Service de l’Alimentation, Agriculture et Forêt), les professionnels agricoles, (pépiniéristes, agriculteurs…), ou les collectivités territoriales. Nous cherchons actuellement à attirer l’attention des collectivités sur notre activité de diagnostic, qui peut constituer une aide précieuse pour leur gestion des espaces verts.

Quelle serait l’utilité d’un diagnostic végétal pour une collectivité ?

Avec en main un bon diagnostic végétal, une collectivité peut éviter de perdre l’investissement réalisé dans ses plantations, mais aussi de limiter, voire supprimer l’utilisation de produits phytosanitaires et œuvrer en faveur de la biodiversité. Des feuilles roussies ou flétries, des tâches, un changement de couleur ou un manque de vigueur…  lorsque je reçois les échantillons, nous étudions toutes les hypothèses, virales ou bactériennes. De nombreux problèmes sanitaires rencontrés sont liés à des conduites culturales ou des essences inadaptées au milieu environnant. L’absence de ventilation, d’exposition, ou au contraire d’excès d’humidité est parfois à l’origine des souffrances des plantes. Nous pouvons, grâce aux échantillons et observations fournis, élaborer une réponse comprenant le résultat du diagnostic et la préconisation de moyens de lutte appropriée. Et, s’il le faut, apporter un remède. On guérit en dernière instance. Comme un médecin, finalement.

Vous allez bientôt proposer des formations à destination des collectivités ?

Oui, de nombreuses collectivités sont en démarche d’Agenda 21 ou de zéro phyto, d’où l’intérêt de savoir si le problème est parasitaire ou non. Nous allons prochainement développer des formations « pédagogie du diagnostic du végétal » à destination des collectivités, avec une partie théorique et une partie terrain. Les plantes sont-elles bien nourries, plantées au bon endroit, bien arrosées, bien exposées ?  Comment reconnaître une plante « malade » et établir un premier diagnostic… C’est ce que nous allons proposer.

www.gironde.fr

Les articles suivants peuvent vous intéresser