Eaux Sols, nature, jardins

Pays de Beleyme : sensibiliser les concitoyens pour une prise de conscience

Publié le 08 Mai 2015
A+ A-
Bruno Dallongeville, directeur de l'association©GRAINE Aquitaine

Au cœur du Périgord, à mi chemin entre les deux pôles urbains de Bergerac et Périgueux, l’association Pour les Enfants du Pays de Beleyme travaille depuis plus de vingt-cinq ans à la mise en œuvre de projets d’éducation à l’environnement, de développement durable, notamment sur la santé environnementale. Portrait avec Bruno Dallongeville, son directeur.

Au départ, en 1989, c’est une poignée de parents dont certains nouvellement arrivés sur les cantons de Vergt et Villamblard, qui s’est emparée de la question du lien social et des activités pour leurs jeunes enfants, notamment les mercredis après-midi et durant les vacances. Découvrir la ruralité en s’amusant, vitaliser le pays en lui amenant un souffle culturel, tout est parti de là. Parmi ces « rurbains », ces fameux néo-ruraux en quête de nouveaux modes de vies, un jeune citadin s’était lancé un défi : devenir agriculteur. Il se lance dans l’élevage de porcs fermiers pendant 10 ans, devient co-fondateur de l’association puis repart en formation dans les carrières sociales. C’est Bruno Dallongeville, qui fait partie d’une nouvelle génération militante, moins rêveuse, plus pragmatique sans doute.

L’association Pour les Enfants du pays de Beleyme prend alors son envol. De nouveaux concepts innovants et originaux sont imaginés chaque année, dont les trois axes sont l’animation environnementale pour la jeunesse, l’insertion socioprofessionnelle et le lien social par la communication de proximité, notamment via le « Journal du Pays fantôme », distribué et attendu avec impatience par les 4200 foyers des deux cantons. L’équipe s’est étoffée avec aujourd’hui huit salariés permanents et 20 employés en insertion qui travaillent sur des activités à  vocation écologiques : chantiers sur la phyto-épuration, construction de meubles en châtaignier, entretien d’espaces verts et de chemins de randonnées.

L’équipe pratique l’éducation à l’environnement vers de nombreux publics (jeunes, formation pour adultes, grand public, personnes en difficulté…) sur de nombreux thèmes : nature, environnement, vie rurale, développement durable et sous divers modes, artistiques, vivants, interactifs…. Un jardin pédagogique permet d’accueillir des classes, des centres de loisirs, des groupes de toute nature, plus de mille enfants par an au total, pour aborder le jardin, le compost, la mare, les déchets, les oiseaux, les insectes…Plus récemment, leurs actions ont permis d’aborder des questions de santé-environnement.

Leurs conférences extraordinaires, sous forme de contes, d’échanges et autres quiz, ont séduit 1500 personnes sur la région Aquitaine. L’association s’est notamment attaquée aux mauvais gestes de trop nombreux jardiniers qui, à grands coups d’herbicides, fongicides ou autres pesticides, font régner l’ordre sur leurs terres. La dernière conférence créée, Eaux et citoyens, s’intéresse aux nappes phréatiques, au cycle de l’eau souterraine et domestique et à ses menaces : cultures intensives, surconsommation, pollutions, impacts sur la santé, l’environnement… L’exposition ludique et interactive Jardinage sans pesticides, initiée par le Conseil Général de la Dordogne (voir Département de la Dordogne), a permis de sensibiliser 2000 personnes depuis sa création. Cette thématique santé-environnement est également déclinée sous forme d’Entract’santé, un module à destination de personnes en situation de précarité. C’est une sorte d’exposé interactif qui donne des pistes simples pour préserver sa santé, à la maison, au jardin…

« A travers chaque idée que nous lançons, nous défendons des valeurs de bien être de la personne, dans un environnement qu’elle respecte. Nos modes de vies sont devenus agressifs. On vit plus vieux, mais dans quelles conditions ? Il faut contribuer à la prise de conscience de nos concitoyens et faire changer certaines habitudes » souligne le directeur. Un message simple, finalement, que Bruno Dallongeville n’a pas fini de décliner…

Les articles suivants peuvent vous intéresser