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Pessac : Extension de la démarche zéro phyto aux gestionnaires privés

Publié le 31 Décembre 2015
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Les agents utilisent des techniques de désherbage thermique ou mécanique selon les espaces concernés©Pessac

Binettes, paillage et désherbage thermique n’ont plus de secret pour les services techniques de la commune. Cela fait bientôt 10 ans que la Ville de Pessac a mis en place la gestion différenciée pour entretenir ses 450 hectares d’espaces verts. Le cap du « zéro phyto » est franchi. Reste à convaincre les propriétaires privés et les particuliers. Rencontre avec Loïc Mallet, responsable du service Espaces verts de la Ville de Pessac.

La Ville de Pessac s’est engagée, dès 2005, à progressivement ne plus utiliser de produits phytosanitaires chimiques pour entretenir ses 450 hectares d’espaces verts. Après l’analyse des usages de ces espaces, l’équipe a défini une typologie de ceux-ci et leur a attribué un niveau d’entretien adapté. Désormais, les 43 agents utilisent « des techniques de désherbage thermique ou mécanique selon les espaces concernés, favorisent l’enherbement spontané et travaillent en lutte biologique intégrée avec des méthodes alternatives et des mesures prophylactiques de bon sens, comme les larves de coccinelles, pour neutraliser les parasites des plantes dans leurs serres municipales », explique Loïc Mallet.

Depuis 2010, la même démarche s’est développée sur la voirie, le cimetière et les terrains sportifs municipaux avec une formation des agents, un changement dans les pratiques et une recherche systématique de solutions alternatives. « Aujourd’hui, nous avons réduit les ¾ des surfaces traitées. Si les avantages pour la santé et l’environnement sont évidents, nous nous sommes heurtés à quelques écueils d’ordre esthétique et économique. Il faut sans cesse chercher et trouver de nouvelles stratégies face à des plantes envahissantes ou allergènes… L’idée, c’est bien de miser sur l’exemplarité de la Ville afin de pouvoir sensibiliser le public et d’avoir un impact fort. Pour faciliter l’acceptation par les habitants et éviter les incompréhensions face à ces nouvelles pratiques, nous avons quelques outils à disposition, le journal communal, et des manifestations comme le Printemps du Bourgailh, où l’on valorise les pratiques Ecophyto et distille des messages sur les dangers des pesticides sur la santé et l’environnement. Dans une seconde étape, nous avons travaillé avec les entreprises de Pessac, propriétaires d’espaces verts pour les accompagner dans ce changement. En 2013, le service Espaces verts de la Ville a partagé son expérience et accompagné le Centre Hospitalier dans la mise en place de la gestion différenciée des espaces et dans la forte réduction, voire suppression, de l’emploi des produits phytosanitaires sur le domaine hospitalier. »

D’autres rencontres sont en cours avec notamment les bailleurs, le campus, sans oublier les fermiers et les viticulteurs, très présents avec des châteaux prestigieux comme Les Carmes Haut-Brion, Haut Bacalan, Haut Brana, Haut-Brion et Pape Clément, même si certains commencent à travailler en viticulture biologique. « Il s’agit pour nous de préserver une agriculture péri-urbaine de qualité et les vignes urbaines, de maintenir un cadre de vie sain pour tous les habitants, en limitant l’exposition des habitants aux pollutions dues aux pesticides », explique Loic Mallet.

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