Pesticides

Phytoplainte : une voie d’action pour les particuliers

Publié le 01 Décembre 2017
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De 2014 à 2016, nous avons reçu une soixantaine de signalements © GilbertM Photographies

« Phytoplainte » est un système de centralisation des signalements de particuliers liés aux épandages de pesticides, créé en 2014 dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement 2 Aquitaine. Fonctionnement et bilan avec Christine Castor, épidémiologiste à la Cellule d’Intervention en Région (CIRE) Nouvelle-Aquitaine.

Quel est le contexte qui a accompagné la mise en place de ce dispositif ?
En ex-Aquitaine, des plaintes ou demandes d’informations en lien avec les épandages de pesticides sur des parcelles agricoles, des espaces verts communaux ou liés à des traitements biocides arrivaient de manière dispersée à des interlocuteurs variés. Il était donc difficile d’en réaliser un état des lieux exhaustif et d’assurer une gestion coordonnée. Un comité de pilotage s’est formé en 2013, piloté par la Cellule d’intervention en région (Cire) Nouvelle-Aquitaine et l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine en collaboration avec la DRAAF, le CAPTV, ATMO, et les SCHS des communes, et a validé un protocole.

Quels sont les objectifs ?
Il y en a 3 principaux : standardiser et centraliser ces signalements et plaintes liés aux épandages des produits ; assurer une prise en charge et un suivi coordonnés avec les acteurs concernés pour mettre en place des mesures de prévention et de contrôle ; décrire ces signalements (fréquence, localisation, symptômes associés).

Quels signalements sont retenus ?
Ce sont les signalements provenant de riverains, d’établissements recevant du public (ERP) ou de leurs représentants (mairie, gendarmerie). Sont pris en compte des événements sanitaires liés à des épandages agricoles ou non agricoles de pesticides, phytopharmaceutiques (protection des végétaux) et biocides (traitement contre les chenilles, moustiques, rats… dont la finalité est la protection de la population). Les signalements liés à des usages domestiques ou des expositions professionnelles sont pris en charge par ailleurs (CAPTV, Phyt’attitude).

Comment signaler ces événements ?
Une fiche de signalement est accessible sur le site de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, qui permet de rassembler des informations sur le plaignant et les caractéristiques de l’exposition (type de culture, d’épandage, heures, critères réglementaires, événement sanitaire…). Tous les signalements reçus au niveau des différentes institutions participant au dispositif doivent être transmis au Point focal de l’ARS, l’entrée unique pour tous les signalements, ouverte en permanence (0809 400 004 – ars33-alerte@ars.sante.fr).

Quel est le bilan du dispositif ?
De 2014 à 2016, nous avons reçu une soixantaine de signalements. C’est un phénomène très saisonnier, 78% des signalements concernent le département de la Gironde, 46 % sont liés à l’inquiétude, la moitié est liée à un événement sanitaire : céphalées, troubles digestifs ou encore décès d’animaux. Le dispositif est intéressant en tant que baromètre de la préoccupation locale, il permet également un rappel des informations réglementaires, des pistes d’actions pour limiter l’exposition, mais nous avons du mal à évaluer les effets sanitaires aigus ou chroniques. Nous souhaitons améliorer la caractérisation d’événements sanitaires et la prise en charge.

www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/signaler-un-evenement-phytosanitaire-en-nouvelle-aquitaine
www.msa.fr/lfr/sst/phyt-attitude

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