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Ambroisie : un plan de lutte spécifique dans le Périgord

Publié le 09 Mai 2014
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Recrudescence de l’ambroisie dans le Périgord©FREDON Aquitaine

A la fois dangereuse pour la santé et pour l’agriculture, l’ambroisie est devenue le cauchemar des allergiques et des agriculteurs. L’offensive est lancée aujourd’hui dans le Périgord où une recrudescence particulièrement envahissante a conduit la FREDON à coordonner un plan d’action de lutte. Explication avec Bruno Tudal, chargé de mission ambroisie à la FREDON.

Si elle porte le doux nom du nectar des Dieux de l’Olympe, cette plante invasive n’offre pas l’immortalité, bien au contraire… rhinite, écoulement nasal, conjonctivite, trachéite ou encore urticaire lié à une allergie à son pollen. Plutôt une fleur du mal qui élit domicile où le vent l’emporte. Elle adore les chantiers, les friches riches en humus, et prospère sur les parcelles de céréales à paille (blé et tournesol), les terre-pleins en bordure d’autoroute. Sa capacité d’adaptation est impressionnante, jusqu’à devenir une véritable marée verte. De nectar des Dieux, elle est devenue l’ennemi à abattre.

La lutte contre l’ambroisie a ainsi été inscrite comme un des objectifs du Plan National Santé Environnement 2 (PNSE2), et reprise dans le Plan Régional Santé Environnement 2 d’Aquitaine (PRSE2). En 2012, L’Agence Régionale de Santé Aquitaine (voir ARS Nouvelle-Aquitaine) a confié une étude menée par la FREDON Aquitaine (voir FREDON Nouvelle-Aquitaine), en partenariat avec le Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique, afin de mieux connaître sa répartition et mettre en place des actions de lutte et de prévention. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation des acteurs agricoles et non agricoles a été lancée pour favoriser le repérage et le signalement de la plante. La cartographie de l’ambroisie a ainsi révélé une présence en Aquitaine au-delà de ce que les relevés floristiques antérieurs ne le laissaient présager, « notamment dans le Nord-Ouest de la Dordogne  avec des champs de tournesols envahis parfois jusqu’à 60% ». Pour l’instant, il n’existe pas de réglementation mais dans le Périgord, l’offensive a pris un autre tournant. A Cherval, le Maire de la commune, Jean-Pierre Prunier, a pris le 5 août 2013 son premier arrêté municipal contre l’ambroisie, afin d’obliger « les propriétaires, locataires ayant droit ou occupants » à ne pas laisser la plante se développer. « Nous continuons notre travail d’identification et de confirmation de l’espèce tout en apportant des solutions adaptées aux gestionnaires d’espaces. Nous sommes en train de mettre en place un plan d’action spécifique en Dordogne, où nous impliquons tous les acteurs, collectivités, conseil général, chambre d’agriculture, associations, particuliers… je coordonne ce plan et j’essaie d’identifier des référents par commune pour les former aux méthodes de lutte » explique Bruno Tudal. Sachant qu’un pied d’ambroisie peut porter plusieurs milliers de graines, il est impératif d’éliminer la totalité de ces plantes annuelles. « Si La mobilisation passe par l’arrachage des plants, la compétition acharnée avec d’autres végétaux soigneusement choisis peut aussi se révéler un rempart solide contre l’envahisseur. En plus du fauchage des bords de route, les accotements peuvent être repeuplés avec des semis de gazon et autres plantes » conseille Bruno Tudal.

Plus d’informations sur :
www.fredon-aquitaine.fr
www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr

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