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Asthme, allergies : la recherche avance sur le rôle des facteurs environnementaux

Publié le 08 Aout 2014
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Asthme©Fotolia

Outre un terrain génétique favorable, de nombreux allergisants peuvent entraîner des crises d’asthme ou des rhinites. Plus de 10 % des enfants, et 6,7 % des adultes sont désormais concernés en France. Le point sur la recherche avec Chantal Raherison, spécialiste des maladies respiratoires, à l’Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED).

Asthme, allergies, quel est le constat en Aquitaine ?
Nous sommes plus concernés que dans d’autres régions de France. Nous avons en particulier un des taux les plus élevés d’Europe en ce qui concerne les allergies aux acariens. Humidité, climat océanique… On ne connaît pas encore les raisons.

Quels sont les facteurs environnementaux qui peuvent avoir un impact sur la santé respiratoire ?
Il faut bien rappeler que si le terrain génétique est à prendre en compte, cette prédisposition n’est pas suffisante. Pour déclencher l’asthme, il faut qu’il y ait rencontre avec un facteur aggravant, propre à chaque individu. Acariens, poils d’animaux domestiques, pollens, moisissures, polluants atmosphériques (fumée des automobiles, tabac) sont autant de facteurs environnementaux à prendre en compte.

Quels sont les facteurs plus récents sur lesquels vous travaillez ?
La pollution atmosphérique (ozone et particules fines libérées par les moteurs des voitures), augmente les symptômes. Je travaille actuellement avec l’ISPED sur une modélisation de la pollution atmosphérique afin de prévenir les risques et d’anticiper les traitements de fond pour les patients. Nous travaillons aujourd’hui à la prise en compte du rôle des expositions à des facteurs environnementaux multiples sur la croissance pulmonaire dans le cadre de la cohorte ELFE (Etude longitudinale française depuis l’enfance). Nous allons suivre 20 000 nouveaux nés jusqu’à leurs 18 ans, en recueillant différentes données (socio-économiques, nutrition, données environnementales…) afin de prendre en compte non seulement les facteurs liés aux modes de vie mais aussi les facteurs extérieurs d’environnement, dans un aspect transversal.

En ce moment en Gironde, suite à une alerte de médecins scolaires dans le Médoc, nous travaillons sur un autre sujet sensible : l’exposition aux pesticides suite au traitement des vignes. Mais nous nous intéressons également aux usages des pesticides domestiques.

Quel message est-il important de faire passer aujourd’hui ?

C’est par sa propre compétence, et la connaissance qu’il a de son environnement, que le malade peut atténuer, voire faire disparaître ses crises. On peut agir sur certaines causes environnementales. En tant que cliniciens, nous avons du mal à avoir une vision globale et nous faisons volontiers intervenir les CMEI pour qu’ils établissent un diagnostic personnalisé et des conseils ciblés. L’éviction pour ces maladies a un rôle fondamental. Par ailleurs, les médecins généralistes devraient mesurer le souffle, ce qui est rarement le cas. Plus le diagnostic est précis, plus la part thérapeutique est efficace.

Etude de cohorte ELFE : www.elfe-france.fr

 

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