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Pollution lumineuse, de quoi parle-t-on ?

Publié le 09 Juin 2017
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La pollution lumineuse est suspectée de dérégler l'horloge biologique©ANPCEN

Quand on parle pollution, on pense qualité de l’air, des eaux, du bruit mais rarement à la pollution lumineuse. Augmentation des lampadaires, des panneaux publicitaires et enseignes lumineuses, éclairages nocturnes de bâtiments, de vitrines de magasins : ses méfaits sont aujourd’hui connus aussi bien sur les rythmes biologiques des humains que sur la faune et la flore. Explications avec l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN), qui préconise différents types d’actions pour limiter les nuisances lumineuses nocturnes.

Qu’entend-on par pollution lumineuse ?

Les choix effectués depuis 25 ans ont entraîné + 94 % de lumière émise depuis 25 ans et + 89 % de points de l’éclairage extérieur artificiel générant aussi des répercussions négatives sur notre environnement et notre santé. « 80% de la population vit en milieu urbain. En ville, la nuit, l’éclairage fait briller les rues, les ponts, les fleuves, les vitrines, s’illuminer les monuments. A la campagne, il sert à éclairer les routes, et les places jusque dans le cœur de la nuit. L’excès de lumière a un impact sur le vivant : la flore, la faune comme sur les êtres humains. » explique Michel Deromme, administrateur de l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes et l’un des correspondants en Nouvelle-Aquitaine.

Quels sont les impacts de la pollution lumineuse ?

Chez l’homme, la pollution lumineuse est suspectée de dérégler l’horloge biologique, d’altérer le système hormonal – qui a besoin de 5 à 6 heures d’obscurité pour bien fonctionner – et la sécrétion de mélatonine, hormone qui affecte le sommeil, la reproduction, le vieillissement… ». Ceci perturbe la qualité de notre sommeil, nos défenses immunitaires et d’autres processus physiologiques. Et notre biodiversité aussi. Par exemple, la lumière nocturne perturbe la reproduction, la chasse, le sens de l’orientation, la migration et le repos de certains animaux. Les insectes attirés par la lumière vont mourir grillés ou épuisés par millions, alors que beaucoup d’insectes nocturnes sont des pollinisateurs essentiels pour nous. En effet, le transport des grains de pollen par ces insectes permet la fécondation des plantes de très nombreuses cultures et arbres fruitiers.

 Que faire ?

L’ANPCEN, reconnue d’intérêt général et agréée pour la protection de l’environnement, agit toute l’année pour promouvoir la qualité de la nuit, en fournissant son expertise depuis 18 ans. L’action quotidienne de ses 70 correspondants locaux vise à sensibiliser les équipes municipales et les citoyens aux différents enjeux de l’éclairage et à accompagner les choix en matière d’équipement, par exemple. Ils ont imaginé des outils comme l’édition du concours Villes et Villages Etoilés. Ce label original attribue de 1 à 5 étoiles aux communes qui progressent dans la préservation de leur environnement nocturne, en réduisant de l’éclairage nocturne.

www.anpcen.fr

Twitter : @anpcen

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