Eaux

L’eau est-elle (toujours) bonne à boire ?

Publié le 09 Janvier 2025
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Alors, VRAI ou FAUX ? @ CHU Poitiers

Mercredi 16 octobre, dans le cadre de la fête de la science, le CHU de Poitiers s’est associé à l’Espace Mendès France pour proposer une conférence des carrefours de la santé sur le thème « L’eau est-elle (toujours) bonne à boire ? », animée par deux chercheurs du CHU de Poitiers. Le replay de cette conférence de vulgarisation scientifique très éclairante, notamment sur les perturbateurs endocriniens, est disponible sur You Tube.

Buvons-nous l’eau que nous rejetons ? Peut-on retrouver des perturbateurs endocriniens dans les ressources d’eau potable ? Dans l’eau du robinet ? Des perturbateurs endocriniens ont-ils été retrouvés dans le bassin d’Arcachon ?

Equipés de cartons rouges et verts, la soixantaine de participants a pu réagir au quizz qui a ponctué toute la conférence. Ce format original renouvelait la formule convenue de la conférence, en incitant à déconstruire les idées reçues et les fake news.

Alors, VRAI ou FAUX ? : « Il y a moins d’eau sur terre aujourd’hui ? » Des cartons rouges se sont levés en majorité… le verdict tombe : Faux. Le professeur Nicolas Venisse, pharmacien biologiste, responsable de l’unité de pharmacocinétique du CHU de Poitiers explique que contrairement à la plupart des autres ressources naturelles, comme le pétrole ou le charbon qui sont limitées, l’eau est toujours en circulation grâce au mouvement atmosphérique et aux échanges entre les différents composants de notre système climatique. Sur Terre,  il y a autant d’eau aujourd’hui qu’il y en avait il y a des centaines de milliers d’années.

Ce qui a changé, en revanche, ce sont les besoins en eau de l’espèce humaine. La population augmentant, et avec elle la concurrence entre les divers usages de l’eau – agriculture, industrie, tourisme – dans de nombreux endroits, les besoins en eau potable peuvent dépasser la capacité des ressources.

Pour cette conférence, nos deux professeurs sont partis de la genèse en évoquant le cycle de l’eau, avant de présenter les perturbateurs endocriniens tels que les bisphénols, les parabènes ou les phtalates qui se forment lors du traitement de potabilisation de l’eau.

Le professeur Marion Albouy, cheffe du service de santé publique du CHU de Poitiers et chercheuse comme son collègue au sein de l’équipe Interaction homme environnement santé (IHES) de l’axe santé environnementale du CIC 1402, a abordé le sujet des perturbateurs endocriniens, en faisant des focus historiques sur l’affaire du distilbène pour les femmes enceintes, des micros pénis des alligators du lac Apopka en Floride ou de l’hermaphrodisme chez les bigorneaux du Bassin d’Arcachon.

Marion Albouy a détaillé le fonctionnement de ces PE qui provoquent des pubertés précoces et une baisse de la fertilité, comme les études scientifiques l’ont désormais prouvé. Les PE peuvent également favoriser le diabète, l’obésité et certains cancers. Des notions-clefs sont abordées, toujours d’une manière claire et non anxiogène, comme la période pré-conceptionnel, la période des 1000 jours ou la programmation des maladies futures.

Pour conclure, les deux chercheurs ont rappelé que l’eau du robinet était la ressource la plus contrôlée et l’aliment le plus sûr que nous pouvons consommer.  Ils ont insisté sur l’importance pour chaque citoyen de devenir un citoyen actif, nous invitant à adopter des gestes simples pour éviter la présence de ces perturbateurs endocriniens dans notre eau potable. Une conférence à voir sans modération…

Lien pour visionner le replay

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