A quoi ressemblerait un art privé de nature ?
 
        
        
                    Dans le « Fils de l’Homme » de Magritte, la pomme du péché originel est devenue une pomme croquée
Nature On/Off c’est la nouvelle exposition qu’accueille la Maison Ecocitoyenne de Bordeaux à l’extérieur de ces murs jusqu’au 31 août. Une expérience artistique et sensible pour se reconnecter au vivant, développée par le réseau ENGAGE qui marie art, culture et engagement écologique. Elle a été imaginée pour provoquer un déclic face à l’urgence de la crise écologique en cours, en nous montrant la beauté de la nature, nos impacts sur elle et nous fait réfléchir à ce que nous perdons quand elle disparaît.
Pourquoi cette exposition ?
« Parce que les conférences et les rapports ne suffisent plus. Il faut frapper les esprits, provoquer l’émotion et reconnecter au vivant avec des images fortes et universelles. Nature On/Off parle à tous, de tous âges et horizons », souligne le communiqué de presse de l’exposition. Son principe : des chefs d’oeuvre de la peinture privés de nature pour nous alerter sur les enjeux du vivant.
L’objectif est double, esthétique et pédagogique, en proposant de mieux comprendre les impacts et les dépendances et des pistes d’action au niveau individuel et collectif. Car la Nature nous rend de nombreux services. Notre santé, nos ressources alimentaires, notre capacité d’adaptation aux effets du changement climatique dépendent étroitement de l’Etat des milieux et des espèces qui les habitent, qu’ils soient marins, forestiers, urbains ou agricoles.
C’est tout cela qui est raconté à travers les 20 tableaux détournés, réalisés à l’aide de l’intelligence artificielle.
 
                    
Warhol, Gauguin, Millet, Magritte…
Urbanisation galopante, surexploitation des ressources, réchauffement climatique, on perçoit nettement l’impact de nos modes de vies.
Parmi les chefs d’œuvres détournés, on peut citer une « Soup Pop » inspirée de la sérigraphie Campbell’s Soup Can, d’Andy Warhol. On repère bien les trente-deux boîtes de conserve identiques. Mais rappelez-vous, Wahrol avait changé le goût de chacune d’entre-elles : beef, black bean, chicken noodle, onion… la Campbell’s Soup n’était plus une simple soupe à la tomate.
Dans la version Off, les saveurs sont remplacées par des additifs alimentaires E412, E415…

… passés à la moulinette de la disparition de la nature
Quant à « L’été », d’Arcimboldo, et son homme-primeur moitié fruits et légumes, sa joue-pêche, son front-oignon, ses tempes-noisettes, et son œil-cerise : il devient un homme monoculture tout en mais transgénique. Le Narcisse du Caravage devient un Narcisse sans miroir pour cause de sècheresse.
De même, les tahitiennes de Gauguin se prélassent sur une plage de plastiques, le « Déjeuner sur l’herbe », d’Edouard Manet devient un déjeuner sur béton dans un parking souterrain.
Quant au « Fils de l’Homme » de Magritte, la pomme du péché originel derrière laquelle il se cachait est devenue une pomme croquée, celle de l’Iphone du Dieu Apple. Le fils d’Adam se transforme ici en fils d’un nouveau genre : un homme qui a perdu le contact avec le réel, dépendant d’un monde de plus en plus numérisé, dématérialisé et accessible uniquement avec l’interface d’un écran.
De quoi s’interroger…
 
                Vous souhaitez en savoir plus sur cette thématique ?
Consultez le site Agir-ese.org, des ressources pour agir en Éducation et promotion de la Santé-Environnement.
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