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De la forêt à l’assiette : attention aux confusions de plantes

Publié le 5 septembre 2025
Des rendez-vous pour arpenter la nature et reconnaître les plantes comestibles ? Le format a le vent en poupe et affiche souvent complet avec Olivia Faidherbe

Des rendez-vous pour arpenter la nature et reconnaître les plantes comestibles ? Le format a le vent en poupe et affiche souvent complet avec Olivia Faidherbe

Portée par les aspirations de reconnexion à la terre, la récolte de plantes en pleine nature séduit de plus en plus d’adeptes. Le sauvage a repris ses droits en cuisine. Les cuisiniers s’entichent aujourd’hui d’ortie, d’ail des ours, de pissenlit ou encore de pimprenelle. Mais cette cueillette n’est pas sans risque. Les centres antipoison lancent l’alerte à chaque printemps sur cette pratique qui pose des enjeux de santé et d’encadrement à cause de confusions entre plantes toxiques et comestibles.

Des rendez-vous pour arpenter la nature et reconnaître les plantes comestibles ?  Le format a le vent en poupe et affiche souvent complet avec Olivia Faidherbe, basée dans le Sud-Gironde. Cette ancienne architecte formée à la botanique par Tela botanica et diplômée agricole d’une spécialisation aux Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales passé à la MFR* de la Sauve Majeure, n’est pas novice en la matière : « le week-end, on partait en famille dans l’arrière pays montpelliérain cueillir du thym et du romarin, puis j’ai appris les bases de la botanique et le reste on l’apprend sur le terrain, il faut des années pour comprendre les plantes. La cueillette sauvage, c’est une ode à être attentif à ce qui nous entoure. Il faut apprendre à regarder. »

La Sauvageonne, du nom de sa future association, propose des RDV de 2 heures : « les gens qui m’accompagnent le font par envie d’apprendre des choses qui ont du sens et de se reconnecter à la nature. Face à cette société de consommation, ils veulent compenser à l’inverse, retrouver une forme de souveraineté alimentaire, de savoir ancestral. La nature peut paraître étrangère. 70% des participants sont novices. Ma mission, c’est de leur apprendre les bases pour qu’ils puissent se la réapproprier. » Ils viennent à tout âge, parfois en famille, parfois de loin, parfois pour fêter des anniversaires. « Certains n’imaginent pas que la nature puisse être dangereuse. Je suis là pour calmer les ardeurs, et combattre quelques idées reçues, sans être anxiogène. Il en existe une par exemple sur la fougère aigle que l’on trouve en Corée et au Japon, qui est bien la même que celle que l’on trouve en France. Seulement elle est consommée là bas très régulièrement malgré les études tendant à prouver la corrélation entre cancer de l’estomac et cette consommation régulière. »

2 000
Appels au centre anti-poison
2
heures de sensibilisation
Ne pas confondre les feuilles des “arums sauvages”, de muguet, ou de colchiques avec l’ail des ours

Mais comme à l’automne avec les champignons, les cueilleurs plus ou moins amateurs s’exposent à des risques. En 2024, près de 2000 appels en rapport avec les plantes ont été enregistrés au centre antipoison du CHU* de Bordeaux. C’est le cas s’ils confondent par mégarde dans leurs escapades sylvestres les feuilles des “arums sauvages”, de muguet, ou de colchiques avec l’ail des ours ou encore le poireau sauvage. « Elle est favorisée par le fait que les feuilles de ces plantes se ressemblent, contrairement à leurs fleurs. Pour les identifier, une astuce consiste à froisser une feuille. Celle de l’ail des ours a vraiment une odeur d’ail », précise Olivia.

Les conséquences ? Si la mauvaise herbe est consommée, des intoxications peuvent se révéler mortelles. « Les symptômes sont majoritairement digestifs (vomissements, diarrhée, déshydratation), mais peuvent être aussi cardiaques et peuvent nécessiter une hospitalisation, tout dépend de la quantité ingérée, de la concentration variable de colchicine dans la plante… » peut-on lire sur le site du CHU*. Un quart des appels annuels aux centres antipoison liés à l’ingestion de plantes sont symptomatiques. Parmi les confusions, le CHU de Bordeaux met également en avant les bulbes de tulipes ou narcisses à ne pas confondre avec les bulbes d’oignons.

En 2024, près de 2000 appels en rapport avec les plantes ont été enregistrés au centre antipoison du CHU de Bordeaux

« Attention également aux applications de reconnaissance. Je ne dissuade pas de les utiliser, mais quand on a un doute sur l’identification d’une plante, il ne faut pas se reposer sur la seule information donnée par l’application. Il faut se renseigner auprès d’un connaisseur » prévient Olivia, avant d’ajouter : «  je conseille d’y aller pas à pas, de se familiariser avec le vocabulaire, comme lorsqu’on apprend une langue étrangère. Une forme de feuilles possède une multitude de nuances : palmées, lobées, stipulées, pennées… Je recommande aussi de ne pas cueillir par brassées. Car deux plantes ressemblantes comme l’ail des ours et le colchique peuvent se trouver dans les sous-bois au même endroit. Tout cela est long à reconnaître.  Le mieux, c’est de s’initier sur le terrain ! »

Vous souhaitez en savoir plus sur cette thématique ?

Consultez le site Agir-ese.org, des ressources pour agir en Éducation et promotion de la Santé-Environnement.

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