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Une carte inédite pour savoir quels polluants se trouvent dans notre eau potable

Publié le 31 octobre 2025

Les associations Générations futures et Data for good ont publié une carte interactive inédite

Pouvez-vous boire sereinement l’eau du robinet chez vous ? Les associations Générations futures et Data for Good ont intégré dans une même carte interactive les données des principaux polluants chimiques présents dans l’eau du robinet en France, espérant permettre ainsi « un accès plus facile du public à ces informations ». Pour chaque commune, la quantité de polluants présents dans l’eau potable est indiquée.

Cinq polluants identifiés

Jeudi 16 octobre, les associations Générations futures et Data for good ont publié une carte interactive inédite permettant à chacun de visualiser rapidement les derniers résultats des analyses réalisées partout en France. Sur la plateforme baptisée « Dans mon eau », en entrant le nom de sa ville, on peut désormais connaître l’état de contamination de son eau.

Les données correspondant à cinq catégories de polluants s’affichent, à savoir les Pfas (les fameux «polluants éternels»), pesticides, nitrates, chlorure de vinyle monomère (CVM : un gaz cancérigène présent dans certaines canalisations en PVC*PVC, de l'anglais "polyvinyl chloride". Le polychlorure de vinyle ou chlorure de polyvinyle est un polymère thermoplastique, élaboré à partir de sel et de pétrole. Il est utilisé pour de nombreux produits de grande consommation. installées avant les années 80) et perchlorates (applications militaires, industrielles et agricoles avec les engrais). Un code couleur permet de rapidement visualiser si l’eau est conforme ou non à la réglementation.

La carte identifie, pour chaque type de polluant, les zones où les seuils de qualité ainsi que les seuils de sécurité sanitaire ont été dépassés au cours des cinq dernières années, sans oublier les résultats des dernières analyses conduites dans le cadre du contrôle sanitaire officiel. Celles-ci, déjà publiques, sont effectuées par les Agences régionales de santé, mais très difficilement accessibles et lisibles pour le grand public.

Carte interactive

Polluants identifiés

Une eau globalement conforme

Ces données sont actualisées tous les mois, permettant ainsi d’identifier au plus tôt de nouvelles situations problématiques. Il est également possible de connaître l’historique de l’exposition, avec des bilans annuels (à partir de 2020), indiquant les pourcentages d’analyses non conformes retrouvées chaque année.

Cette carte révèle notamment « une grande hétérogénéité » sur le territoire, selon les auteurs de cet outil. « De manière générale, la qualité de l’eau est globalement bonne en France avec actuellement plus de 87% des UDI (unité de distribution d’eau potable) conformes à la réglementation et sans dépassement de limites sanitaires », indiquent Générations Futures et Data For Good.

Elles précisent toutefois que ce chiffre est « à interpréter avec prudence », car il exclut les métabolites de pesticides. Un métabolite est responsable à lui tout seul de 86 % de ces cas de non-conformités, il s’agit du chloridazone desphényl, un herbicide qui a été utilisé principalement dans la culture des betteraves des années 1960 jusqu’en 2020, année de son interdiction en France. Les associations veulent que cet outil soit évolutif et elles prévoient l’inclusion de nouveaux polluants.

En Nouvelle-Aquitaine, l’eau est considérée comme non conforme et même déconseillée à la consommation sur certains réseaux

La Nouvelle-Aquitaine contaminée au CVM

Sur la carte, des disparités régionales apparaissent. Le nord de la France concentre une grande partie des zones rouges. Dans la Somme ou le Pas-de-Calais, les analyses révèlent des taux élevés de nitrates, issus principalement des engrais agricoles et on constate une présence plus importante de perchlorates dans les Hauts de France, probablement liée aux très nombreuses munitions tirées pendant la première guerre mondiale.

En Nouvelle-Aquitaine, l’eau est considérée comme non conforme et même déconseillée à la consommation dans différents réseaux en Charente-Maritime, Gironde, Lot-et-Garonne, Haute-Vienne, et Corrèze. En cause, de forte quantité de CVM, un gaz présent dans les anciennes canalisations en PVC*PVC, de l'anglais "polyvinyl chloride". Le polychlorure de vinyle ou chlorure de polyvinyle est un polymère thermoplastique, élaboré à partir de sel et de pétrole. Il est utilisé pour de nombreux produits de grande consommation..

Dans mon eau