Sarlat s’arme contre le moustique tigre avec l’appli zzzapp
Les deux cimetières ont été dotés de bac à sable pour éviter les coupelles remplies d’eau, propices à la ponte du moustique-tigre.
Face au fléau, qu’en est-il des solutions mises en place dans les communes ? A l’ère du numérique, on connaît désormais l’adage : un problème = une application. La ville de Sarlat (24) s’est dotée depuis un an de l’application mobile ZZZAPP, gratuite pour les usagers, encourageant le changement collectif de comportements.
A Sarlat-la-caneda, la lutte contre le moustique tigre est engagée depuis 2019. Les enjeux sont multiples explique Christophe Duru, responsable des espaces verts de la ville : « lorsque le moustique revient en force, les administrés se tournent vers la mairie pour régler le problème sans compter que Sarlat est une ville touristique aux enjeux économiques majeurs avec deux millions de visiteurs par an. » Jusqu’à présent, au printemps, lorsque la saison des moustiques démarre, il reprend le chemin des écoles maternelles et élémentaires de la ville pour sensibiliser les plus jeunes et indirectement leurs parents, fait du porte à porte dans les quartiers pour rappeler les bons réflexes. « 80% des gites sont dans les jardins privés mais je ne peux pas me déplacer au domicile de tous les habitants ! » précise t-il.
Nichoirs, pièges, cimetières…
« En 2023, 160 nichoirs sont installés chez des particuliers volontaires même si les chauves souris s’attaquent plus au moustique commun qui sort à la tombée de la nuit, qu’au moustique-tigre. Puis ce fut le tour en 2024 des 370 pièges à moustique, qui ont été installés gratuitement dans les jardins des particuliers mais aussi dans les écoles, à l’Ehpad, à la cuisine centrale. Quant aux deux cimetières, ils ont été dotés de bac à sable pour éviter les coupelles remplies d’eau, propices à la ponte du moustique-tigre », souligne le responsable espaces verts.
Une appli, mais pas que…
En parallèle, la ville de Sarlat s’est abonnée à l’application ZZZAPP, développée par HCI (Human Collective Intelligence) Digital Services. La start-up grenobloise a imaginé une application qui permet un suivi de situation pour les communes, informe l’utilisateur sur l’état de protection de son domicile et de son quartier et lui propose des actions personnalisées. Les utilisateurs identifient le niveau de nuisance des moustiques à leur domicile et se laissent guider sur les choses simples à mettre en place afin de limiter sa progression.
En somme une sorte de coach qui donne accès aux bonnes pratiques, comme le précise Christophe Duru : « les particuliers sont invités à zapper, ils ont des tâches à accomplir pour faire la chasse aux eaux stagnantes où les femelles peuvent pondre près de 200 œufs par semaine, vider les coupelles, nettoyer les gouttières … ». Si l’application est gratuite pour les foyers, la mairie paye de son côté un abonnement pour récupérer les informations géolocalisées mais anonyme. Pour Christophe Duru : « cette notion d’anonymat est importante car nous devons convaincre les habitants de télécharger l’appli et cela permet de lever certaines craintes. Pour l’instant, environ 80 foyers utilisent ZZZAPP, avec des quartiers plus actifs comme ceux du secteur sauvegardé. »
Quant aux bénéfices, le contrat avec ZZZAPP, donne accès à d’autres services, comme le précise l’agent : « Non seulement je dispose d’un outil de suivi de l’information et d’alerte, qui nous permettra de mieux ajuster notre politique publique de lutte mais ZZZAPP nous accompagne sur l’ensemble de la communication. Ils proposent des campagnes d’affichage, des flyers, des visios, des réunions de quartier avec les habitants, auprès des élèves. Je suis seul en charge du sujet et je ne peux pas me déplacer au domicile de chaque personne. Pour une petite commune comme la notre, c’est vraiment un gain de temps ».
Après Sarlat, la ville de Limoges teste cette année à titre expérimental l’application ZZZAPP sur un quartier.
Vous souhaitez en savoir plus sur cette thématique ?
Consultez le site Agir-ese.org, des ressources pour agir en Éducation et promotion de la Santé-Environnement.
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