Expo : Comment des lycéens s’emparent du concept « One Health » ?

Comment sensibiliser les jeunes à une vision globale de la santé environnementale ?
Le CPIE Marennes-Oléron a été missionné pour accompagner une classe de seconde du Lycée CEPMO (Centre Expérimental Pédagogique Maritime en Oléron) dans l’élaboration d’une exposition dédiée à One Health. Comment inciter à la prise de conscience du lien entre leurs actions, leur façon de se nourrir, de vivre, de s’habiller, et les conséquences au niveau de la santé environnementale, animale et humaine et les accompagner pour créer ce support ? Rencontre avec Émilie Mariot, coordinatrice du CPIE Marennes-Oléron (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement).
Quels sont le contexte et les objectifs de ce projet ?
Cette initiative est née d’un constat : il n’existe pas de support destiné aux 16-25 ans pour s’approprier le concept One Health*« Une seule santé » est une approche intégrée de la santé qui met l’accent sur les interactions entre les animaux, les humains et leurs environnements.. La Communauté de Communes de l’île d’Oléron, dans le cadre de son CLS*Contrat Local de Santé, a été lauréat de l’appel à projet Santé-environnement de la Région Nouvelle-Aquitaine et nous a sollicité pour construire et animer cette action, en collaboration avec l’infirmière scolaire du CEPMO.
Dans un premier temps, l’idée était de sensibiliser les jeunes à une vision globale de la santé environnementale permettant de les responsabiliser, pour les aider à prendre conscience que leurs choix quotidiens influencent non seulement leur santé, mais aussi celle des écosystèmes. Dans un deuxième temps, il s’agissait de les accompagner dans la création d’une exposition à destination de leurs pairs qui sera mise à disposition des lycées, Missions Locales, collèges… présents sur le département de la Charente-Maritime pour diffusion lors d’évènements adaptés.
Un point important également est à souligner. Les jeunes supportent de nombreuses injonctions, de préservation de l’environnement, d’engagement vers des gestes durables, tant par l’alimentation que par les choix de mobilité, ou de consommation, l’écoanxiété touche donc ce public lycéen. Il s’agissait d’inviter à appréhender ces liens complexes de manière non anxiogène en mettant en avant les leviers pour mobiliser les jeunes vers des actions raisonnées pour nos santés.
Quelles ont été les différentes étapes ?
Nous avons décliné cette animation en 5 séances. Pour introduire le sujet, nous avons fait appel à Céline Mougard qui a animé son jeu collaboratif « One Health*« Une seule santé » est une approche intégrée de la santé qui met l’accent sur les interactions entre les animaux, les humains et leurs environnements. » pour s’approprier le concept de manière ludique, puis nous avons, sur une deuxième séance projeté le documentaire « One Health » de Raphaël d’Aboville pour acculturer à la thématique. La troisième séance était dédiée à une sortie sensorielle méditative en forêt de reconnexion à la nature, suivie de l’élaboration du contenu et de la structuration de l’expo.
Une dizaine de panneaux vont être élaborés : définitions, liens avec la santé humaine, leviers d’action individuels et collectifs, verbatims… La quatrième séance, en collaboration avec l’enseignant d’arts plastiques, a permis de définir les couleurs, la typographie, le volet illustration et le contenu des textes. La cinquième séance sera dédiée à la finalisation de l’expo qui sera ensuite mis en forme par un graphiste.
Quel est le bilan des 4 premiers ateliers ?
Les jeunes avaient des bribes d’informations qu’ils ont pu remettre en ordre. L’interdépendance des santés a dans l’ensemble parfaitement été comprise. Ils ont souhaité intégrer dans l’expo des éléments phares qu’ils connaissaient comme G. Thunberg, la marche pour le climat et des actions plus locales comme la ressourcerie, la présence de moutons et chèvres pour l’entretien des espaces verts, la lutte contre le moustique tigre, les cosmétiques sains.
Cette vision systémique est compliquée pour des ados, mais ils se sont sentis concernés par l’entrée alimentation, vêtements de seconde main, circuit local, ou encore les problèmes de sobriété numérique. Ils sont conscients de pas mal de choses, de leur dépendance à la société de consommation mais ils ont trouvé des solutions et des leviers accessibles.
Vous souhaitez en savoir plus sur cette thématique ?
Consultez le site Agir-ese.org, des ressources pour agir en Éducation et promotion de la Santé-Environnement.