La Dordogne signe un plan départemental santé-environnement

Publié le 14 novembre 2025

Le Département s’est engagé dans un plan santé-environnement "zéro perturbateurs endocriniens"

En Dordogne, une nouvelle étape vient d’être franchie. Après avoir signé la charte des « Villes et Territoires sans perturbateurs endocriniens », lancée par le Réseau Environnement Santé, le Département s’est engagé dans un plan santé-environnement « zéro perturbateurs endocriniens » sur le long terme. Camille Chotard est Chargée de projet développement durable et santé environnementale au sein du Conseil départemental Dordogne-Périgord. Elle revient sur les enjeux de ce plan adopté en février 2025.

Que va t-il découler de la mise en place de ce plan ?

C’est avant tout un symbole fort qui montre une volonté de faire de la santé-environnement une priorité politique. Le sujet n’est pas complètement nouveau en Dordogne. Le Département avait déjà pris des mesures pour réduire l’exposition des personnes aux molécules indésirables : zéro phyto pour l’entretien des routes départementales avant même que la loi ne les interdise, nettoyage écologique étendu à l’ensemble des bâtiments, l’alimentation 100% bio local et fait-maison dans les cantines des collèges, un schéma sur les critères d’achats responsables…

Dans la continuité, le département a signé la charte du RES en juin 2023. Le but du plan qui en découle est de s’interroger sur les moyens de lutte contre les perturbateurs endocriniens, poursuivre les bonnes pratiques, les amplifier, s’inspirer ou lancer de nouvelles initiatives. Nous avons constitué un comité de pilotage puis un comité technique élargi pour discuter d’un plan d’action commun et de la rédaction des fiches-action. Une des vertus du plan, c’est vraiment de rassembler tous les acteurs, leur donner une cohérence, une visibilité pour créer une vraie culture autour de cette thématique.

Plan départemental

Axes opérationnels

Quelles sont les thématiques mises en avant dans ce plan et quelle est sa plus-value ?

C’est assez large. Nous l’avons décliné sur 3 axes, dont 2 sont orientés sur des sources d’exposition chronique : l’alimentation et les environnements du quotidien. Le 3ème axe relève de l’animation territoriale, l’échelle départementale étant un échelon pertinent pour rassembler les acteurs du territoire pour agir sur la prévention en santé dans des domaines variés. Il s’agit de fédérer le réseau d’acteurs, mutualiser les moyens, créer une émulation pour notamment faciliter les capitalisations d’expérience. Nous avons à cœur de ne pas réinventer des actions déjà existantes mais de les mettre en valeur pour diffuser les bonnes pratiques.

Quant à la plus-value, cela nous permet de formaliser et de communiquer sur la thématique santé-environnement. Mettre de la santé dans toutes les politiques publiques, pouvoir parler d’environnement sans parler uniquement d’écologie, associer le monde de la santé, de l’habitat, de l’agriculture, de l’environnement… travailler avec le territoire et mettre autour de la table ces partenaires issus de structures variées.

On ne sait pas encore quelle traduction cela va prendre, les fiches- actions sont en train de se construire. Mais déjà, des liens se tissent. Par exemple, la CAF*Caisse d’Allocations Familiales et la CPAM*Caisse Primaire d'Assurance Maladie qui font partie du comité technique ont invité une sage femme à leur webinaire mensuel à destination des futurs parents, pour faire la promotion des ateliers Nesting. A terme, on peut imaginer répondre à des appels à projet de manière collective.

Vous aviez prévu un événement pour la signature ?

En effet, à l’occasion de la signature officielle du plan, le 10 octobre, nous avons organisé sur le campus une conférence avec le Docteur Jean-François Harlet, délégué du Réseau Environnement Santé, consacrée à la thématique : « perturbateurs endocriniens, un enjeu de santé publique pour tous les âges ».

La journée s’est poursuivie avec un ciné-débat ouvert au grand public avec la projection du documentaire de Stéphane Horel « La grande invasion » suivie d’un débat avec pour intervenants le Dr Harlet, Mme Camblanne, directrice de la CPAM*Caisse Primaire d'Assurance Maladie de la Dordogne et M. Bourdeau, vice-président du Département en charge de la transition écologique.

En parallèle, des ateliers Nesting vont être proposés dans un collège de Sarlat et dans un lycée. Cette thématique a été beaucoup traitée dans le cadre de la petite enfance, période de grande vulnérabilité vis à vis des perturbateurs endocriniens, mais moins en direction d’autres publics. Cela s’explique par une stratégie régionale santé environnement dans le domaine de la petite enfance portée par l’ARS*Agence Régionale de Santé depuis 2014. Nous cherchons à avoir une vue d’ensemble et à élargir le champ d’action.

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