La filière Cognac a commencé en 2017 sa révolution verte. Les viticulteurs sont accompagnés dans une profonde évolution de leurs pratiques viticoles pour réduire les intrants. La relation avec les riverains fait également partie des enjeux fixés par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac. Comment agir, communiquer, informer ? Explications avec Vincent Lang, Directeur du pôle technique et développement durable au BNIC.
Quel est le contexte du projet ?
Depuis 6 ans, le BNIC accompagne les viticulteurs dans le cadre d’une démarche baptisée Certification Environnementale Cognac (CEC) qui s’inscrit dans une dynamique de transition environnementale, tout en portant des mesures propres au territoire. La HVE en est le socle, avec des exigences accrues, notamment en matière de pulvérisation confinée et de gestion des effluents. La relation avec les riverains fait partie des enjeux supplémentaires intégrés par la CEC. C’est dans ce cadre que nous avons répondu fin 2021 à l’appel à projet de la DREAL visant le déploiement de mesures de réduction des expositions des populations aux pesticides, afin de lancer une dynamique d’échange et de partage avec les élus et les habitants du territoire.
Quel est l’objectif ?
L’objectif est clair : que 100 % des viticulteurs (soit 4200) de l’appellation (83 140 hectares) soient certifiés en 2028 au plus tard. La filière a fait de la viticulture durable un sujet prioritaire, centré sur la démarche globale de certification CEC via l’animation et la formation des principaux relais d’information et la sensibilisation aux enjeux d’exposition aux pesticides de ces mêmes relais et des viticulteurs eux-mêmes.
A quel besoin répond ce projet d’animation ?
Ce projet répond à des besoins de concertation, d’outils de communication dédiés auprès des professionnels agricoles et des élus du territoire et d’un besoin de faire progresser les viticulteurs sur leurs bonnes pratiques d’utilisation des pesticides.
Où en êtes-vous du projet, quelles actions concrètes ont été mises en place ?
Une série d’entretiens a été menée auprès de 313 maires de communes viticoles rencontrés soit 64 % des communes et 90 % des surfaces viticoles avec un objectif de 490 à fin 2023, ce qui nous a permis de cerner les besoins en termes de support de communication du BNIC. Il s’agit de mieux informer les maires de la démarche de certification mise en place par la filière et de renforcer les liens de la filière avec notre territoire à travers une écoute des préoccupations des maires et des attentes des riverains. Nous avons créé une série de vidéos avec des viticulteurs volontaires afin de promouvoir la démarche auprès des autres viticulteurs. Ces ambassadeurs ont pu expliquer leurs engagements et leurs bonnes pratiques sur 4 thèmes : la biodiversité, la sécurité, les bonnes relations avec le voisinage et l’utilisation des phytosanitaires. Différents types de supports (flyers, documents) ont également été développés pour inciter les professionnels à s’engager. Certains supports étaient aussi à destination du voisinage proche des viticulteurs. Des séminaires de sensibilisation autour de la thématique « viticulture et voisinage » seront organisés
Quels sont les premiers enseignements sur cette transition ?
Ces changements s’inscrivent dans un temps long suivant l’avancement technique de chaque exploitation. Un signe encourageant : ce dispositif d’accompagnement individuel ou collectif par la filière a déjà conduit à la certification de près de 20 % des surfaces en quatre ans et une maturation progressive de tous les acteurs de la filière sur le sujet. La filière Cognac compte aujourd’hui près de 3 000 viticultrices et viticulteurs engagés dans cette dynamique soit 85 % des surfaces de l’aire d’appellation Cognac.
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