Pesticides

Pesticides dans l’air : un colloque pour comprendre et agir

Publié le 07 Octobre 2016
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Le colloque a réuni plus de 120 personnes dans le cadre des JRA à La Rochelle© Julian Baresch

A l’occasion de sa Journée régionale de l’air 2016 à La Rochelle (Charente-Maritime), ATMO Poitou-Charentes a souhaité sensibiliser à la problématique de la pollution de l’air due aux pesticides. Intitulé « Pesticides, environnement, santé : quelles solutions ? », le colloque a réuni plus de 120 personnes, venues écouter entre autres Corinne Lepage et Delphine Batho, anciennes Ministres de l’Environnement, ou encore André Cicolella, Président du Réseau Environnement Santé. Rencontre avec Christelle Bellanger, chargée de communication de l’association de surveillance de la qualité de l’air en ex-Poitou-Charentes.

« Depuis 15 ans, nous étudions la pollution de l’air par les pesticides sur notre territoire. Nous avons une base de données permettant de tracer un historique riche d’enseignements (origines des pesticides présents dans l’air, niveaux de pollution) et qu’il était intéressant de communiquer mais aussi les solutions mises en place pour réduire cette pollution », explique Christelle Bellanger, chargée de communication de l’association ATMO Poitou-Charentes (voir ATMO Nouvelle-Aquitaine).

A ce jour, il n’existe pas de plan de surveillance national, ni de valeur réglementaire sur la contamination en pesticides dans les différents milieux aériens (air ambiant et air intérieur) alors cela est effectif pour l’eau ou les aliments des normes relatives à la concentration maximale des phytosanitaires. En 15 ans de mesures, ATMO a donc détecté plusieurs molécules présentes dans l’air, par exemple le folpel, un fongicide de la vigne, ou encore le prosulfocarbe, un herbicide utilisé par les céréaliers. Enfin, plusieurs molécules interdites d’utilisation sont encore détectées dans l’air de la région. C’est le cas du lindane, un insecticide pourtant interdit depuis presque 20 ans. Beaucoup de ces molécules sont attribuables à l’agriculture, les courbes de leurs taux correspondant aux calendriers agricoles.

Par ailleurs, des substances liées à d’autres usages (espaces verts…), ont été observées hors des périodes de traitement. « Des chercheurs en agronomie sont venus présenter des méthodes pour limiter l’utilisation des produits phytosanitaires. La ville de Poitiers a présenté la Charte Terre Saine et des solutions concrètes mises en œuvre à l’échelle d’une commune pour passer progressivement en zéro phyto, dont les particuliers peuvent aussi s’inspirer. De quoi engager un vrai débat et un vrai virage… c’était l’un des objectifs de cette journée : réunir élus, acteurs économiques, professionnels de l’environnement et de la santé, associations… à la fois pour apporter des connaissances mais aussi proposer des leviers d’actions » précise Christelle Bellanger.

 

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