Bornes anti-moustique, pièges pondoir, réseau d’ambassadeur, campagne de communication ludique, installation de nichoirs à mésange, réunion publiques… Les collectivités en Nouvelle-Aquitaine se préparent pour affronter le fléau de l’été et juguler l’invasion. Tour d’horizon des différentes initiatives. Dans le cadre de l’action 3.2 du PRSE : informer le grand public sur la prolifération du moustique tigre.
Il gagne chaque année du terrain. Fin 2021, le moustique tigre était implanté dans tous les départements de Nouvelle-Aquitaine hormis la Creuse. Cet insecte, qui peut transmettre sous certaines conditions la dengue, le chikungunya ou encore le zika aime les eaux stagnantes. Pour réduire sa prolifération, les communes déploient différents leviers avec en ligne de mire la mobilisation sociale. La lutte est l’affaire de tous : 80 % des gîtes larvaires prolifèrent dans les jardins privés. L’objectif est de stabiliser et limiter son expansion en agissant sur le contrôle du développement larvaire.
Depuis avril 2022, pour que les habitants connaissent les bons gestes, les agents publics de la Ville de Poitiers (86) effectuent des visites à domicile, prospectent les jardins en expliquant les astuces et pièges à éviter et supprimer les eaux stagnantes. « Privons le d’eau » est une campagne de communication spécifique à l’entrée des cimetières de la ville où sont installés des bacs à sable afin que les visiteurs puissent remplir les coupelles des pots de fleurs. A Pau (64), la mairie insiste : « privons –le d’eau 365 jours par an » et pas seulement à l’arrivée des beaux jours. En effet si au printemps, les premiers œufs commencent à éclore par centaines et qu’en été, la ponte est à son paroxysme, il ne faut pas oublier que les œufs, pondus à la fin de l’été et au début de l’automne, se mettent en sommeil – en diapause – pour passer la saison hivernale. Là encore, il est indispensable de vider tous les points d’eau pour faire disparaitre ces œufs qui pourraient éclore au printemps suivant. Quant à l’hiver, pas de répit, car les œufs des moustiques tigres résistent au gel. L’affiche est placardée dans toute la ville.
A Périgueux (24), déjà doté d’un référent, des services civiques vont être recrutés pour monter une première brigade du tigre. A Tresses (33), la Mairie a distribué cet hiver des nichoirs à mésanges, grandes prédatrices de moustique tigre. A Bergerac (24), une vidéo de 5 minutes avec un agent de la Ville est disponible pour dénouer le vrai du faux, notamment pourquoi il ne sert à rien de pulvériser (on détruit les moustiques adultes et non les larves qui elles poursuivent leur cycle de vie). Le Parc naturel régional Médoc (33) propose aux habitants du territoire l’exposition ludique « Sur la piste du Moustique tigre » installée dans le hall de la mairie d’Arsac tout le mois de mars 2023. Au travers de différents modules et de jeux, l’exposition permet au visiteur de mieux connaitre son cycle de vie, d’apprendre comment il colonise notre environnement et surtout comment détecter et supprimer ses lieux de ponte !
Le centre de démoustication de Bordeaux métropole (33) a commencé ses réunions publiques et a lancé une enquête d’opinion sur une méthode de lutte écologique et innovante contre le moustique tigre. Il s’agit de la « technique de l’insecte stérile » (TIS) qui consiste à élever et à stériliser par rayonnement des moustiques tigres mâles, puis à les relâcher en grande quantité dans la nature pour qu’ils s’accouplent aux femelles sauvages. Ces dernières pondent alors des œufs non-fécondés qui ne pourront donc jamais éclore. A suivre…
campagne d’information de la ville de Pau