CLS du PETR Pays du Ruffecois : la force du collectif au service de la santé-environnement
Sensibilisation à la santé environnementale organisée par le GHT Charente - Centre hospitalier Angoulême et l'Ecole de l'asthme dans le cadre d'un projet sur la Qualité de l'air intérieur dans les écoles.
Les contrats locaux de Santé sont de plus en plus nombreux à s’engager dans un axe santé-environnement. Celui du Pays du Ruffécois s’est emparé de la thématique depuis 2018. En dehors des actions associées, quelle dynamique cet axe a t-il insufflé, et quelles évolutions pour le futur CLS en cours d’élaboration ? Bilan avec Clarisse DARGENT, coordinatrice du CLS du Pays du Ruffecois.
Par quel biais l’axe santé-environnement a t-il été intégré dans le CLS ?
Au-delà du portrait de santé, le diagnostic mis en œuvre en amont de la signature du contrat a permis d’identifier des enjeux pour le territoire, sur lesquels le CLS*Contrat Local de Santé du PETR*Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays du Ruffecois s’est appuyé. En 2018, la mise en œuvre d’actions s’est concentrée sur deux déterminants de santé : l’habitat/ air intérieur avec des actions sur les polluants (notamment les perturbateurs endocriniens) en lien avec la périnatalité et les écoles, et la qualité de l’air extérieur avec la lutte contre l’ambroisie et les pesticides.
En dehors des nombreuses actions, le PETR*Pôle d’équilibre territorial et rural a également permis d’insuffler une dynamique de travail collectif et d’appropriation de la thématique. Par exemple, sur le COPIL ambroisie, des acteurs parfois hors du champ socio-sanitaire sont présents comme le Département, des agriculteurs, AMAB, CIVAM*Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural, un Lycée agricole, etc.
En quoi cette dynamique est un atout ?
Un effet important du CLS*Contrat Local de Santé est de faire évoluer la vision des élus et des acteurs du territoire sur les déterminants de la santé des populations. Le cadre du CLS favorise le développement, l’animation de réseaux, et l’interconnaissance entre les acteurs du territoire. Il s’agissait d’insuffler une vision holistique de la santé appelant des logiques de travail intersectorielle, ce qui n’était pas aisé à faire émerger.
Pour la construction du CLS*Contrat Local de Santé 3, nous avons organisé des groupes de travail pour réfléchir à chaque axe. En ce qui concerne la santé-environnement, une dizaine d’acteurs sont présents : élus, représentants des collectivités, du Groupe Hospitalier de Territoire, de l’ARS*Agence Régionale de Santé, de l’école de l’asthme, des membres des CPTS*Conseil Professionnel Territorial de Santé, du PETR*Pôle d’équilibre territorial et rural, du réseau l’Eveilleur, de la CAF*Caisse d’Allocations Familiales, etc. Le CLS s’articule aujourd’hui avec le PRSE*Plan Régional Santé Environnement, le PCAET*Plan Climat Air énergie Territoriale ou encore le PAT*Plans Alimentaires Territoriaux. Cela permet de mobiliser des expertises, des ressources, d’envisager des projets dans l’esprit du concept « One Health*« Une seule santé » est une approche intégrée de la santé qui met l’accent sur les interactions entre les animaux, les humains et leurs environnements. ».
En Charente, un réseau santé-environnement petite enfance « L’Eveilleur » s’est constitué en 2018 qui se réunit une fois par trimestre pour s’acculturer, partager des infos, des actualités. Ces articulations sont utiles et nécessaires.
Quels changements pour la troisième version du CLS ?
La troisième version est en cours de rédaction et reste à valider par les signataires. Certaines évolutions vont être proposées comme le rajout du datura et de la lutte contre le moustique tigre (qui a été repéré sur notre territoire) pour la qualité de l’air extérieur. Nous souhaitons continuer le travail autour des perturbateurs endocriniens et de la qualité de l’air intérieur dans les écoles et rajouter la sensibilisation à la santé environnementale de public très ciblé : les gens du voyage.
Nous avons proposé également comme nouvelle thématique « La santé dans toutes les politiques » (urbanisme favorable à la Santé, etc.) C’est une thématique très transversale qui va permettre de sensibiliser des élus et agents des collectivités qui travaillent sur le PLUI*Projet de territoire partagé intercommunal ou communautaire, le SCOT*Schéma de Cohérence Territoriale : document d'urbanisme qui détermine, à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, un projet de territoire., le PCAET*Plan Climat Air énergie Territoriale, le COT, etc. Nous réfléchissons avec les acteurs du territoire, notamment les professionnels de santé (CPTS*Conseil Professionnel Territorial de Santé), à la mise en place d’une ordonnance verte (permet l’accès à des paniers de légumes bio et à des sensibilisations) pour les femmes enceintes.
Aujourd’hui, les collaborations intersectorielles sont plus faciles à mettre en place. Mais il faut continuer ce travail d’appropriation de la thématique, notamment auprès d’acteurs dont ce n’est pas le cœur d’activité.
Comment peut-on contribuer globalement à la création d’environnements favorables à la santé : c’est ce vers quoi tend le CLS*Contrat Local de Santé !
Vous souhaitez en savoir plus sur cette thématique ?
Consultez le site Agir-ese.org, des ressources pour agir en Éducation et promotion de la Santé-Environnement.
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