Pollution de l’air en Nouvelle-Aquitaine : 3 300 décès pourrait être évités

Les résultats de l’évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS) démontrent une corrélation significative entre la qualité de l'air et la santé publique.
Pour la première fois, Santé publique France s’est penché sur les impacts sanitaires liés à la pollution de l’air en Nouvelle-Aquitaine, en s’intéressant à la survenue de 8 maladies, respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques. L’étude confirme l’impact majeur de la qualité de l’air sur les maladies chroniques dans notre région. La réduction de la pollution permettrait d’éviter chaque année 3 300 décès. En cause, des concentrations de polluants qui excèdent les seuils de l’OMS.
L’étude a évalué́ l’impact de l’exposition à long terme de la pollution de l’air ambiant sur le développement de 8 maladies ayant un lien scientifiquement prouvé avec l’exposition aux particules fines (provenant de nombreuses sources : chauffage, agriculture, industrie, transport…) ainsi qu’au dioxyde. Ces données ont été observés entre 2016 et 2019. L’étude est disponible sur le site d’ATMO*Association pour la surveillance de la qualité de l’air Nouvelle Aquitaine.
Et si les niveaux de pollution de l’air ambiant baissaient ?
Les résultats de l’évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS) démontrent une corrélation significative entre la qualité de l’air et la santé publique.
Concrètement, 2200 nouveaux cas d’asthme pourraient être évités si le niveau de pollution aux PM2,5*De l'anglais particulate matter 2,5, particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres. Appelées aussi particules fines. était aligné en Nouvelle-Aquitaine aux valeurs guides de l’OMS*Organisation Mondiale de la Santé. 230 cas de cancers du poumon seraient également évités ; 1 300 cas de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ; 4 200 cas d’hypertension artérielle ; 510 cas d’infarctus aigu du myocarde ; 590 cas d’AVC ; 740 cas de diabète de type 2…
Réduire le NO2 (Dioxyde d’azote) aux normes de l’OMS*Organisation Mondiale de la Santé permettrait d’éviter 290 d’asthme chez les 0 – 17 ans et 160 cas chez les adultes. Enfin, près de 3 300 décès prématurés pourraient être évités en Nouvelle-Aquitaine chaque année si les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de qualité de l’air étaient respectées.
Un appel à l’action pour les acteurs locaux
Les conclusions de cette étude constituent un appel aux décideurs locaux et régionaux. Il parait essentiel de mettre en œuvre de mesures visant à réduire les émissions polluantes, telles que le développement des transports en commun propres, la promotion de la mobilité douce, le soutien à des pratiques agricoles durables, ou encore l’amélioration des conditions de chauffage ou la poursuite des efforts de réduction des émissions industrielles, à l’origine entre autres d’émissions de particules et d’oxyde d’azote.
Ces initiatives contribueraient non seulement à la préservation de l’environnement, mais également à l’amélioration de la qualité de vie et de la santé de la population néo-aquitaine.
« Afin de diminuer le fardeau sanitaire de la pollution, les interventions visant à la réduire doivent concerner toutes les sources de pollution et tout le territoire, notamment les zones urbaines denses. En effet, les données montrent que la pollution de l’air ambiant est présente dans les territoires urbains, mais concerne également les territoires ruraux, » peut-on notamment lire dans le rapport.
Vous souhaitez en savoir plus sur cette thématique ?
Consultez le site Agir-ese.org, des ressources pour agir en Éducation et promotion de la Santé-Environnement.