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Le SMICVAL accompagne les communes vers le zéro phyto

Publié le 15 Juillet 2016
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Guislaine Laroche, chargée de mission biodiversité au SMICVAL©GL

Guislaine Laroche est arrivée au poste de chargée de mission biodiversité au Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais Haute-Gironde en 2010. Paysagiste de métier, avec des compétences en gestion écologique, elle a commencé par tester une action pilote en matière de zéro phyto et de gestion différenciée sur l’un des sites du SMICVAL, le Pôle Environnement de Saint-Denis-de-Pile, inscrit dans une politique environnementale et certifié ISO 14001. Elle poursuit aujourd’hui son action auprès des 139 collectivités adhérentes sur son territoire.

Pourquoi un Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation des déchets s’implique-t-il dans une démarche de conseil en gestion différenciée et passage au zéro phyto ?

Pour nous, l’action a le double intérêt d’une réduction quantitative des déchets (réutilisation et valorisation in situ des déchets verts) mais aussi qualitative, en matière de toxicité (arrêt ou diminution de l’utilisation de produits phytosanitaires). Nous nous devions également à l’époque, d’anticiper la future Redevance Incitative et de proposer des solutions pour réduire les déchets, à la source ; notamment ceux dangereux pour la santé publique et l’environnement, dont les produits phytosanitaires font partie. De plus, l’achat de pesticides génère aussi des déchets (bidons, emballages) eux-mêmes toxiques et demandent un traitement spécifique (DDS).

Quelle méthodologie avez-vous mise en place ?

Je me suis d’abord concentrée sur des actions d’éco-exemplarité mises en place sur certaines zones de ce site de 20 hectares à Saint-Denis-de-Pile, pour pouvoir ensuite les prescrire aux communes adhérentes : suppression du désherbage chimique des zones minéralisées, paillage des massifs arborés (apport de matière organique dans le sol pour développer les mycorhizes), choix de plantations plus diversifiées, locales et adaptées à la région et au changement climatique, limitation voire suppression d’arrosage. Cette expérience nous a permis de tester nos gestes de prévention, nos comportements, de communiquer sur nos résultats, de gagner en légitimité et d’identifier de nouvelles pistes d’actions, voire de nouveaux acteurs pour étendre notre démarche. Une première commune pilote, La Roche Chalais, s’est engagée fin 2011 dans la démarche, aujourd’hui labellisée Terre Saine et 100% en zéro phyto. Depuis, nous proposons des plans de formation et d’accompagnement aux collectivités adhérentes (pré-diagnostic, visite de terrain, plan d’actions, partage d’informations) pour la mise en œuvre de la gestion différenciée et le passage au zéro phyto.

Quels sont les résultats ?

De 2010 à 2015, pionniers sur cette thématique, nous avons travaillé comme des fourmis en portant, non sans difficulté, ce discours « santé environnement » et gestion différenciée. Il y a eu beaucoup de réticences. Lors des premières réunions de sensibilisation, on m’avait surnommée « Madame Papillon » ! Et je suis heureuse que cette mission prenne tout son sens aujourd’hui. 97 communes sur les 139 adhérentes ont été sensibilisées et formées, en partenariat aussi avec le CNFPT. Les demandes sont exponentielles. Au fil des années, j’ai pu développer un réseau de partenaires très impliqués et participatifs dans l’accompagnement vers les démarches zéro phyto.  Notamment en 2015, avec la Communauté d’Agglomération du Libournais et la Communauté de Communes de Bourg-en-Gironde. Nous étions, à l’origine, engagés dans le réseau initial « Agenda 21 Groupe de Travail Biodiversité » (mai 2010). La dynamique territoriale est désormais en place. C’est ensemble que nous continuons à étendre le maillage avec la mise en place de réunions de sensibilisation et des diagnostics « sur-mesure » pour les communes qui le souhaitent.

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