Bruit

Baissez le son !

Publié le 03 Juillet 2014
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Intervention de Jean-Yves Paquelet dans le collège de Lège Cap Ferret

Les élèves du collège de Lège-Cap Ferret (33) ont bénéficié d’une sensibilisation aux troubles de l’audition, assurée par Jean-Yves Paquelet, responsable de la prévention auditive de l’association AuditionSolidarité. Une intervention ludique, participative, pour préserver les oreilles des adolescents.

Depuis quatre ans, l’association AuditionSolidarité sensibilise les jeunes musiciens au bruit, à la fragilité des oreilles. Saxophoniste, ancien directeur d’école de musique, Jean-Yves Paquelet sillonne les routes de France pour intervenir dans les Conservatoires, écoles de musique. A Lège, c’est dans le cadre des « orchestres à l’école » qu’il est intervenu pour parler des risques liés à l’exposition aux sons trop forts ou de longue durée.  « Nous sommes environnés de sons dont on ne mesure pas l’intensité » souligne-t-il.

Et tout commence par un tee-shirt remis aux élèves dans le brouhaha habituel des interclasses : « J’aime la musique. J’aime mes oreilles. Je fais attention ! Pas trop fort. Pas trop longtemps. » Impossible de rater le slogan qui orne côté pile et côté face. Puis il suffira à Jean-Yves Paquelet de compter le nombre de mains se lever quand il interroge : « qui a déjà eu mal aux oreilles en fin de journée ? » pour que les prémices de la prise de conscience fassent effet. Bourdonnements, sifflements, mal de tête… 90% des collégiens reconnaissent facilement les signes de la fatigue auditive. En cause, le niveau sonore de l’écoute au casque, la cantine, un match de basket dans une salle de sport… Après avoir identifié les sources, Jean-Yves leur projette un diaporama et une vidéo qui montre le trajet du son dans une oreille. La destruction définitive des cellules ciliées par un son trop fort les impressionnera « je ne pensais pas que le risque était aussi important et je ne connaissais pas les limites » reconnaît une collégienne. De même, la mesure des décibels à différents stades de bruit avec un sonomètre les surprendra : 85dB pour des applaudissements, la flûte traversière grimpera à 96, le tuba à 92, le saxophone à 100 et la palme d’or reviendra au cornet qui atteint les 103… Les jeunes tombent des nues. «  90, c’est le seuil de risque annonce Jean-Yves, « et n’oubliez pas qu’on ne doit pas écouter plus de quarante-cinq minutes par jour de la musique au casque. Après il y a des risques… un conseil : baissez le son !  ».

La présentation est ludique, pas médicale pour faire passer le message tout en douceur. Avant de partir, Jean-Yves offre des bouchons-mousse aux élèves , « 35 décibels en moins ! » lance t-il. Ils repartiront en chahutant, comme ils sont arrivés, en criant un peu ou beaucoup, avec leurs autocollants et leurs bouchons mais entre-temps, ils ont appris qu’un concert, un casque, leur guitare, clarinette ou trombone pouvait les rendre sourds à jamais. « Moi, c’est sûr, je vais prévenir les autres et leur expliquer les risques » confie un collégien avant de partir. Pari gagné !

www.auditionsolidarite.org

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