Eaux

La station d’épuration qui traque les mauvaises odeurs

Publié le 25 Septembre 2020
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La newsletter © Bordeaux Métropole

A Bordeaux, l’accroissement urbain entoure désormais la station d’épuration Louis Fargue suite à une mutation des Bassins à Flots, quartier autrefois industriel et périphérique. Il s’agit désormais de rendre la station « invisible » sur le plan olfactif. Le nouveau délégataire va s’attacher à mettre en application un plan zéro nuisance, dont un observatoire des odeurs composé de riverains volontaires.

Dès 2012, la station d’épuration bordelaise, lors de sa modernisation, avait entrepris de gros efforts pour limiter son empreinte dans le quartier, en matière de bruit, d’émissions de CO2 et d’impact olfactif. « De nouvelles installations, telles qu’un procédé de séchage thermique des boues, ont notamment permis de réduire leur volume, donc les flux de camions et par conséquent la pollution et le bruit. L’ensemble de la station a été couvert afin de limiter l’impact olfactif. Il n’y a plus de bassins à l’air libre à Louis Fargue, tous sont confinés. Un système de ventilation permet aussi d’envoyer l’air dans des tours de désodorisation. En ce qui concerne les odeurs, l’approche humaine est aujourd’hui aussi importante que l’approche technique. Nous avons donc cherché à établir un langage commun entre exploitants et riverains sur le ressenti des odeurs, notamment suite à des plaintes en 2015 où nous avions identifié le sécheur de boue comme principale source, malgré le dispositif de traitement. Nous avions mis en place des actions correctives ainsi qu’un jury de riverains » explique Nicolas Pouly, technicien à la Direction de l’eau de Bordeaux Métropole.

La lutte contre les nuisances olfactives se poursuit aujourd’hui avec la Société de l’assainissement de Bordeaux-Métropole, la SABOM, filiale de Véolia, nouveau délégataire depuis le 1er janvier 2019, autour de 4 axes transversaux : un diagnostic des installations, le traitement des odeurs, la surveillance des odeurs et la mise à jour d’un plan d’action corrective lors d’épisodes de plaintes. La surveillance des odeurs est, quant à elle, déclinée sous 3 formes : un observatoire des odeurs constitué de sentinelles (agents de l’exploitant) formés à la détection et chargés de relever et caractériser les odeurs ; un groupe de 15 riverains formés en 2019 à la détection d’odeurs sur une application qui permet, en quelques clics, de signaler une odeur, le type, la durée et l’intensité et surtout de déclencher un diagnostic immédiat. Le dernier axe concerne la création d’un outil de modélisation des odeurs très précis, qui tient compte des données météos, des mesures des réseaux de capteurs qui analysent en continu les odeurs ou les concentrations de certains gaz odorants indicateurs, notamment les composés soufrés.

« L’optimisation des procédés, l’installation de capteurs connectés couplée aux données météorologiques, la solution de modélisation et de surveillance des émissions olfactives en temps réel jusqu’au « jury de nez » nous permet d’être aujourd’hui très réactifs, d’améliorer les pratiques et le pilotage du traitement des eaux », ajoute Nicolas Pouly.

A noter également, la publication d’une newsletter L’observatoire des odeurs, dont l’objectif est d’assurer, dans le respect du principe de transparence, l’information des riverains sur l’évolution des nuisances et sur les mesures préventives et curatives destinées à les réduire.

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