Eaux

Se soigner sans polluer ? Les professionnels de santé sensibilisés

Publié le 25 Octobre 2019
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En 2017, une première réunion a réuni une trentaine de pharmaciens et médecins@ JPRebillard- Agence de l’eau Adour-Garonne

Les médicaments que nous consommons laissent une empreinte dans les eaux. Dans le cadre du réseau REMPAR, des opérations de sensibilisation ont rassemblé de nombreux professionnels de santé dans le but d’identifier les leviers d’action pour réduire dès la source les rejets de résidus médicamenteux.

Médicaments éliminés par voie naturelle ou médicaments jetés en dehors de la filière de tri adéquate. Les résidus issus de traitements utilisés en médecine humaine et animale se retrouvent dans l’eau. Si les stations d’épuration éliminent une part variable des médicaments, la fraction non éliminée est ensuite rejetée avec les eaux usées traitées et gagne le milieu naturel. L’une des actions du projet REMPAR consistait à quantifier et analyser ces rejets dans les eaux usées, un autre axe visait à sensibiliser les résidents et professionnels de santé au problème des résidus médicamenteux dans l’eau et interroger les comportements.

Des enquêtes de pratiques ont été menées par l’Irstea de Bordeaux afin d’analyser nos comportements. « Il en ressort que les résistances au changement individuel sont encore importantes ; le regard actuel tend encore à opposer « préservation de l’environnement » et « préservation de la santé publique ». Actuellement, les changements semblent passer par une évolution des pratiques des professionnels de santé leur permettant de dégager du temps pour développer l’éducation thérapeutique des patients. Afin de les sensibiliser, nous avons organisé des soirées d’information. En 2017 et 2018, 2 soirées ont rassemblé respectivement 30 et 80 participants. Le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon a également développé, en partenariat avec l’organisme Cyclamed, des supports de communication (tampon, chevalet, affiche) à destination des professionnels de santé du territoire, faisant le lien entre les pratiques de récupération des médicaments non utilisés et la préservation de l’environnement. Si le fait de ramener ses médicaments non utilisés ou périmés n’a que très peu d’impact sur la réduction des résidus dans les eaux usées, c’est au moins une première étape pour sensibiliser le grand public » explique Jean-Philippe Besse, chargé de mission du SIBA et animateur REMPAR.

Ce type de démarche s’inscrit donc sur le long terme. « Lors d’une troisième réunion Conjuguer qualité de l’eau et santé, médecins, pharmaciens, à nous de jouer !, proposée à l’occasion de la restitution du réseau REMPAR en juin 2019, nous avons présenté une démarche adoptée par la municipalité de Stockholm auprès des prescripteurs pour une prise en compte de l’impact des résidus de médicaments sur l’environnement, une sorte d’indice de classement de certaines substances actives. Cet indice PBT (Persistance, Bioaccumulation, Toxicité) a été mis en place à l’échelon local dans certains centres hospitaliers français ou encore par des praticiens libéraux dans le cadre d’une démarche d’« éco-prescription ». La présentation de cette action, plus ambitieuse, a intéressé les professionnels de santé, malgré un manque de retour d’expérience. Nous allons continuer à construire ce type de lien actif avec les professionnels de santé de notre territoire : ces réunions les interpellent, nous avons eu des retours positifs. Un article va paraître dans la revue du conseil départemental de l’ordre des médecins sur les résidus médicamenteux dans l’eau. Et nous allons maintenir une réunion par an pour relayer des informations, » souligne Jean-Philippe Besse.

www.eauenpartage.fr/edition2019/
Liens vers les supports de communication : www.siba-bassin-arcachon.fr

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