Depuis la création du Décibruit, ce petit boîtier détecteur de volume sonore, Anaïs Roy, gérante de la société DECILA, a fait évoluer son dispositif. Elle propose aujourd’hui une intervention plus globale au sein des écoles, avec un volet de sensibilisation qui s’appuie sur cet outil. Rencontre.
Quelle démarche proposez-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui DECILA propose une campagne clé-en-main de sensibilisation aux risques auditifs : « le pack Décibruit ». En effet, ce petit boîtier qui alerte en fonction du seuil dépassé, n’est pas un outil magique. C’est un soutien mais il ne remplace pas l’être humain. Afin de l’appréhender, il est indispensable de se sentir concerné par la problématique. Je propose donc plusieurs séances au sein des établissements scolaires afin que les bonnes pratiques puissent se pérenniser : une intervention tarifée pour sensibiliser aux risques auditifs, par demi-classe pour un message plus clair, soutenue par la Journée nationale de l’audition.
Quelles sont les différentes étapes de la démarche ?
L’accompagnement se décline en plusieurs temps. Tout commence par un état des lieux avec une prise de son, à l’aide d’un sonomètre, du lieu concerné par le bruit. Ensuite, on observe et analyse les habitudes et fonctionnements avant d’élaborer un plan d’action qui tend vers une amélioration de la qualité de l’ambiance sonore. Je propose également un module, ludique et adapté à l’âge, où sont abordés : l’origine du bruit ; la mesure et la distinction des sons ; le fonctionnement de l’oreille ; la définition des causes, risques et conséquences de dysfonctionnements (risque intra et extra auditifs) ; les solutions pour protéger et être acteur de son capital audition et les clefs pour adopter de nouvelles habitudes ; savoir se repérer dans une ambiance sonore fatigante, à risque, de danger et bien sûr une présentation du Décibruit. Ensuite seulement, j’équipe le lieu cible avec le boîtier. Pour pérenniser le projet, je propose également des affiches, chartes, slogans, une valorisation de l’action par des diplômes ainsi qu’un suivi épistolaire avec eux.
Où avez-vous mis en place cette campagne ?
Depuis un an, l’animation de prévention a été mise en place dans plusieurs établissements comme le CFA automobile de Bordeaux, le lycée Magendie à Bordeaux qui avait ciblé la mise en place de 4 Décibruits au CDI ou encore l’école maternelle/élémentaire de la commune de Sainte-Gemme en Charente-Maritime qui a souhaité mobiliser l’ensemble des 10 classes de l’école. Sans oublier le personnel de cantine qui a pu profiter d’une intervention sur la manière de mettre en place une sensibilisation continue et faire en sorte que les encadrés adoptent un nouveau comportement à long terme, ainsi qu’en soutien et support, l’équipement de 3 boîtiers dans la salle. DECILA est aussi devenue partenaire de la Journée Nationale de l’Audition et effectue des animations en parallèle de dépistages auditifs réalisés par des étudiants. Au départ, j’ai pensé le Décibruit pour l’univers de l’enfance mais cette problématique n’est pas propre à l’âge. Les jeunes et enfants encore dans une période d’apprentissage sont les relais de demain, si on les rend acteurs de la protection de leurs oreilles. Les adultes sensibilisés aujourd’hui sont garants d’une amélioration de la santé et qualité de vie au travail vis-à-vis de leur établissement. C’est pourquoi des entreprises aménagées en open space prennent aussi contact avec moi. Je suis récemment intervenue au sein du Groupe La Poste pour une sensibilisation du personnel liée à ces nouveaux espaces de travail. Je vais d’ailleurs concourir au Prix de l’Innovation du salon Préventica, Santé-Sécurité au travail.
