Crise sanitaire oblige, les ateliers et conférences organisées par l’association girondine de médiation scientifique Terre et Océan se font en visio. Cela a été le cas pour l’atelier consacré à l’eau du robinet en Gironde le 6 février 2021. Au programme : l’origine de l’eau, sa qualité et la problématique de la recharge des nappes souterraines dans le département. L’enjeu d’un tel atelier : faire mieux connaître la ressource pour mieux la protéger. Eric Veyssy, président de l’association Terre et Océan, revient sur l’atelier qu’il a animé.
L’atelier consacré à l’eau du robinet en Gironde était organisé en partenariat avec le Syndicat mixte d’étude et de gestion de la ressource en eau en Gironde- SMEGREG et la Maison écocitoyenne de Bordeaux. L’objectif est de « donner de l’information sur la ressource qui se trouve sous nos pieds, en particulier sur sa qualité, et aborder la question de la recharge des nappes souterraines », détaille Eric Veyssy, président de Terre et Océan, association de médiation culturelle des sciences et de l’histoire des environnements. Créée à Bordeaux en 1995, elle fait l’interface entre le monde scientifique et le grand public.
L’atelier faisait suite à la conférence consacrée aux eaux de surface en Gironde organisée fin janvier 2021, également en partenariat avec le SMEGREG. D’où vient l’eau que l’on boit ? Quelle est son histoire ? Comment équilibrer la consommation en eau et la nécessaire recharge des nappes ? Quels sont les bons gestes pour préserver l’eau ? « Ces échanges tous publics permettent d’aborder des sujets de fond et, en même temps, de poser des questions très concrètes », relate Eric Veyssy. « Par exemple, dans les pistes pour réduire la consommation, nous avons présenté le petit matériel de réduction de débit que l’on peut installer sur une douchette ou un robinet ». Autre point : la réduction indispensable, à moyen terme, de la consommation de façon globale, y compris pour les collectivités et les entreprises.
L’objectif pour l’association est de faire passer un message fort : l’eau que nous buvons en Gironde est issue de nappes souterraines profondes, formées il y a plusieurs millions d’années (étapes géologiques du miocène, oligocène, éocène, crétacé). « Cette eau est d’une pureté et d’une qualité remarquables. Mais les nappes, qui fournissent 96% de l’eau potable girondine, sont localement surexploitées et elles se rechargent très doucement », résume Eric Veyssy. « C’est cette inertie qui fragilise la ressource. Moins on consomme, plus l’eau peut se régénérer. D’où l’enjeu pour les acteurs de l’environnement de faire prendre conscience de l’importance de la préserver, et de réduire ses consommations ».
Avec le même objectif d’éveiller les consciences sur ce sujet, l’association édite ce printemps un numéro de son magazine annuel, « Terre et Océan Magazine », entièrement dédié à l’eau, Eaux souterraines : trésors cachés de notre planète. L’occasion de détailler l’histoire de l’eau, sa gestion, les différents aspects de sa consommation et les statuts juridiques qui la régissent à travers le monde, et également d’aborder la question sous l’angle du réchauffement climatique.
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